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22 septembre 2024

Traverse, un nouveau magazine sur le voyage à vélo

 La France (voire au-delà) se traverse à vélo. Oui, c'est possible, comme va s'employer à le démontrer Traverse, nouveau trimestriel lancé par Foutrement Large Editions, éditeur de 200 Magazine

Au sommaire du premier numéro, des itinéraires détaillés (1 000 km en tout), avec récits et photos, et des articles pratiques (le matériel de base ; comment réparer une crevaison,...) qui devraient aider les débutants à se lancer sur les petites routes en ayant confiance en eux-mêmes.

C'est écrit avec style et humour, comme son père, l'excellent 200 Magazine.

Le premier numéro porte sur le Finistère ; le prochain, en mars 2025, sera consacré à la Loire.

Traverse aurait peut-être gagné à être lancé au printemps. Car à l'approche de l'automne, les vélotouristes sont-ils toujours aussi motivés ?

traverse-lemagazine.fr

4 août 2024

A vélo sur le causse de Gramat

Des parcours de vélo de route servis sur un plateau. C'est le souvenir que je garderai de mon séjour sur le causse (un plateau) de Gramat, dans le Lot. Chaque circuit, entre quarante-cinq et soixante-cinq kilomètres fut un moment de plaisir vélocipédique : des routes quasi désertes et sécurisantes* à peine larges pour que deux voitures se croisent, des forêts de chênes pubescents, des ruisseaux, des rivières (le Célé, la Dordogne), des falaises... Du plaisir, j'en ai pris sur mon vélo Origine, en partant avant huit heures du matin lorsque les biches traversent encore les prairies.

Chênes rafraichissants, près de Couzou.
LE VELOMANE VINTAGE

Un peu de souffrance, aussi. Que de bosses, dans ce paysage parfois desséché ! Ou plutôt des plongeons : une belle descente, un creux, une côte à gravir, et ainsi de suite. Avec, en récompense, une scène pittoresque comme celle qu'offre le village de Rocamadour (279 m d'altitude), sorte de carte postale en relief. Un autre circuit conduit, après trente kilomètres de faux-plat descendant, à Marcilhac-sur-Célé. Le village se dévoile, soudain, coincé entre de blanches et ocres falaises.

Des cyclotouristes partis de Paris

Plus haut, à Carlucet, je rencontre un couple de cyclotouristes allemands partis de Paris. Quelle prouesse. Ils cherchent une boulangerie car grimper, ça creuse. En une semaine, ce sont surtout des cyclotouristes comme eux, chargés de sacoches, que j'ai croisés, et peu de routiers aux maillots publicitaires

Envie de passer un séjour dans la région avec votre vélo ? Je vous recommande cet hébergement, au Bastit, à neuf kilomètres au sud de Gramat : bois-de-faral.com

* En évitant les deux principaux axes, la D807 et la D840.

En sortant de Marcilhac-sur-Célé.
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Partir avant huit heures, près du Bastit.
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A la découverte du causse.
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Le plaisir des routes désertes.
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Rouler avec le loup à "Rock-Amadour".
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16 juillet 2024

Cyclotourisme autour de Noyon

Maigret et la péniche ? Maigret et le pêcheur ? Quel titre aurait choisi Simenon pour un roman si le canal latéral à l'Oise, près de Noyon, l'avait inspiré ? Quelle histoire aurait-il raconté s'il s'était trouvé à pédaler comme moi-même et mon ami Fabrice, deux cyclotouristes réunis ce 14 juillet ? 

Car enfin ! nous avons trouvé un moment pour rouler ensemble... souvent deux de front car les routes sont ici quasi désertes. Entre forêts, collines, maisons en briques, châteaux et nécropoles de la Première Guerre mondiale, les routes picardes sont faites pour le cyclotourisme.

Au total cent-soixante kilomètres en deux jours, avec une étape à Blérancourt, à l'hostellerie Le Griffon. Un établissement que je recommande, où nous avons rangé nos vélos en sécurité pour la nuit. Le soir, un bon repas agrémenté d'un Saint-Nicolas-de-Bourgueil, en compagnie de notre ami Jean-Michel, qui nous a rejoints en voiture pour une visite de la région. 

A Blérancourt se dresse le musée national de la Coopéraation franco-américaine, fondé par Anne Morgan, riche héritière américaine qui se mobilise dès 1914 en faveur des populations civiles françaises. Le conflit d'alors a laissé des marques sur bien des murs.

Vingt kilos 

Le canal, entre Tergnier et Noyon. C'est long !
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Sur nos vélos – ma randonneuse Rando-cycles des années 1990 et, pour Fabrice, son gravel Origine Trail –, des sacoches de "bikepacking", idéales pour un trajet de deux jours. A l'avant, une sacoche de cintre avec le nécessaire à utiliser en cours de route (casse-croûte, carte routière, téléphone, outillage de réparation, trousse de pharmacie...) ; à l'arrière, une longue sacoche de selle avec les vêtements pour l'étape et une minuscule trousse de toilette.

Ainsi chargées, nos machines avoisinent les vingt kilos chacune. Il faut les tirer, ces mémères, vers le sommet des bosses, comme celle de Coucy-le-Château (un magnifique point de vue, là-haut).

Sur le retour, nous longeons à nouveau le canal latéral à l'Oise, sur la véloroute Scandibérique de Tergnier à Noyon. Vingt-cinq kilomètres assez monotones, à fendre le vent, le nez dans le guidon, pressés d'arriver.

Cette portion du chemin de halage est moins pittoresque que celle du départ. Mais c'est peut-être là, réflexion faite, que Simenon aurait créé sa scène de crime ; il n'a pas de témoins.


Gravel tout terrain près de Folembray.
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Traces du passé à Clairoix. LE VELOMANE VINTAGE

Se recueillir sur la route de Blérancourt.
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Il est là, l'Homme du Picardie ? LE VELOMANE VINTAGE

Des vélos de 20 kg. J-M OULLION

Tracy-le-Mont, grêlé par les schrapnels. F. GAMBIER

16 juin 2024

Quel cyclotouriste êtes-vous ?

Les cyclistes forment une population hétéroclite. Certains, le nez sur le compteur, scrutent leur vitesse moyenne, qui ne doit pas tomber sous un certain plancher ; ce sont les compétiteurs. D'autres utilisent leur vélo à des fins pratiques : se rendre au travail, faire les commissions ; appelons-les les utilitaires. D'autres, encore, pédalent pour voyager ; ce sont les cyclotouristes. 

Cette famille de voyageurs est immense, comme l'a démontré le rassemblement organisé par la Fédération française de cyclotourisme (FFCT), "Ensemble à vélo", le 2 juin 2024. Plus de 2 000 cyclotouristes, venus de toute la France en plusieurs jours, se sont retrouvés au bois de Vincennes pour parader dans Paris (voir photos plus bas). 

Une famille dont les membres, assez âgés en moyenne, ont chacun leur façon de pédaler. En janvier 1952, dans le mensuel Cyclo-magazine, Odette Zlozisti inventoriait quatre-vingt-neuf "têtes de cyclotouristes", allant de "ceux qui pédalent à la descente" à "ceux qui montent les côtes à pied" (voir illustration ci-contre). 

Et vous, quel cyclotouriste êtes-vous ?

De toute la France, des cyclotouristes arrivés à Paris.
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Des cyclistes d'âge mûr, toujours heureux de pédaler.
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Toulouse-Paris par étapes, c'est possible !
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6 janvier 2024

Livre sur le cyclisme : La Loire en roue libre - J.-L. Boudart

Souffrant d'un cancer, à soixante-trois ans, Jean-Louis Boudart est alité. Sur l'écran de télévision, dans sa chambre d'hôpital, des images de la Loire, au cours du Tour de France, passent. Il reconnaît la région de son enfance, qu'il parcourait à vélo. L'ex-journaliste a "une pensée folle" : s'il retrouvait un jour l'énergie suffisante pour animer ses jambes et faire battre son coeur, il se fait la promesse de repartir à vélo et suivre la Loire, le plus long fleuve de France. 

Promesse tenue. A soixante-quatre ans, sur son vélo gravel, Jean-Louis Boudart remonte la Loire en un peu moins d'un printemps, de sa source en Ardèche jusqu'à Saint-Nazaire. Son voyage est ponctué de rencontres, avec des cyclistes, dont l'ex-coureur pro Jean-Pierre Danguillaume, des villageois, moines, agriculteurs, pêcheurs (sur bateau à fond plat)... 

Cet ouvrage est à la fois un reportage (description des paysages, des routes, des rencontres, des sensations...) et un guide. Chapitré par étape, il constitue une base documentaire pour celui ou celle qui souhaite parcourir l'itinéraire en totalité (1 000 kilomètres) ou en partie. Un voyage que j'ai envie de faire, avec ce livre dans la sacoche.

La Loire à vélo, Jean-Louis Boudart, éd. Transboréal, 275 pages.

Courte biographie de l'auteur sur le site de son éditeur


24 juin 2023

A vélo dans le labyrinthe de La Défense

A vélo à La Défense
Des tours de verre et de métal ont avalé mon vélo.
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 De retour d'une sortie à l'ouest de Paris, j'ai voulu rejoindre la capitale en passant par le quartier de la Défense (Hauts-de-Seine). Quelle épreuve. De loin, vues de Nanterre, les tours ressemblent à des géants de métal et de verre prêts à me dévorer. 

Sur mon VTT vintage, je m'engage dans la bouche d'un géant, un tunnel à la sortie duquel je m'égare. Je tourne et retourne sur les routes circulaires. La piste cyclable marquée de jaune a disparu. Beaucoup de chantiers en cours. La Défense, aménagée dès les années 1960, évolue encore.

Le géant de métal et de verre me recrache vers le pont de Neuilly. Je respire, les immeubles sont moins hauts, une piste cyclable apparaît. 

J'atteins les Champs-Elysées grouillant de touristes. Le géant luisant au soleil a laissé place aux routes pavées et aux statues oxydées.


14 mai 2023

L'antivol de vélo en "clou d'arrêt"

Publié en 1893, Le cyclisme théorique et pratique, signé par L. Baudry de Saunier, présentait un antivol assez simple et peu encombrant : le clou d'arrêt (p. 485). C'est un T en métal plongé entre les maillons de la chaîne, au bout duquel un trou reçoit un petit cadenas. Utile aux cyclotouristes lors d'un arrêt pour déjeuner ou acheter des provisions. 


1 mai 2023

Rando à vélo : quand la pompe est hors-service

Mairie de Cachan cyclotourisme
L'hôtel de ville de Cachan, inspiré
de la Mairie d’Hilversum (Pays-Bas).
LE VELOMANE VINTAGE
 Voici l'histoire d'un cyclotouriste mal équipé. 

Ce matin-là, quelle joie de partir vers le sud-ouest de Paris, pour découvrir le plateau de Saclay (Essonne). Parti de Vincennes, je longe le boulevard extérieur parisien vers le stade Kellerman, puis emprunte, pour la première fois, un itinéraire à travers Gentilly, Arcueil, Cachan (sa magnifique mairie inaugurée en 1935), Antony... 

Avant neuf heures, le dimanche, la banlieue est déserte ; c'est idéal pour circuler à vélo. Sous le soleil printanier, je pédale joyeusement dans les rues pavillonnaires de Palaiseau quand soudain... mon pneu arrière est ramolli. J'ai percé !

Vérifier ses embouts de flexible.
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Sur un banc, rue du Président-Wilson, j'étale mon matériel de réparation. Horreur ! la pompe ne fonctionne pas. Il manque dans le raccord flexible la petite pièce qui appuie sur l'obus de la valve Schrader. Sans pompe, je deviens piéton à 25 km de mon domicile. Moi, qui conseille de toujours vérifier son matériel deLa malchance s'acharne : pas de RER, les voies sont en travaux. Je dois marcher plus de cinq kilomètres jusqu'à Antony où la gare de Fontaine-Michalon est ouverte. Heureusement, j'ai des chaussures de cyclotourisme sans

De huit heures à treize heures, j'aurai roulé seulement 23 kilomètres. 

Chez moi, en faisant le point sur mon matériel, je m'apercevrai que ma chambre à air de rechange était elle aussi percée. 

Je fus ce jour-là, un cycliste bien mal équipé.

Massy à vélo
A Massy, sur les traces des pèlerins.
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Retour en RER. Cinq euros le billet.
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26 novembre 2022

La presse cycliste ancienne sur Gallica

 Le site Gallica propose, numérisés, de nombreux numéros de journaux vélocipédiques, sur une période allant de la seconde moitié du 19e siècle au milieu du 20e siècle :

La Pédale, 2 août 1928.


19 novembre 2022

Tracés du Tour de France et cartes vélocipédiques sur Gallica

Carte du Tour de France 1950. 
Le site Gallica a publié les cartes d'époque du tracé des différentes éditions du Tour de France cycliste, de 1903 à 1951. 

Pour les cyclotouristes, des cartes routières dites "vélocipédiques", ainsi que des plans vélocipédiques de Paris et ses environs sont aussi en ligne. Ils permettent de se rendre compte de l'évolution du réseau routier.

Gallica est la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France et de ses partenaires.

Découvrez les cartes ici


21 juillet 2022

Pour votre premier voyage à vélo, lisez 200 n° 33

200 magazine vélo numéro 33
200 n° 33 : 7,30 €en kiosque
ou par abonnement.
Le dernier 200, daté de juillet-août-septembre 2022, m'est parvenu. Ce numéro 33 m'intéresse  particulièrement, puisqu'il consacre un dossier au voyage à vélo. Ayant effectué mon premier "trois jours" (Paris-Dieppe-Rouen) le mois dernier, j'ai directement consulté les pages en question.

Sur 57 pages (un vrai dossier !), des conseils pratiques (bagages, équipement, alimentation...), des témoignages et des articles aux angles originaux. Je retiens celui sur les sept peurs à dépasser (bivouac, pannes, tueur psychopathe...). 

200 devrait donner envie de prendre la route même aux débutants. Ainsi, partir deux jours, c'est déjà l'aventure. "N'importe quel humain de plus de cinq ans en bonne santé peut pédaler 50 km en une journée", rassure le journaliste Nathan Pigourier. Il suffit d'un vélo "en bon état de marche, à votre taille et bien réglé". 

Comme à chaque numéro, les photos sont superbes, la rédaction soignée, avec une touche d'humour.

Comme moi, abonnez-vous ! 200-lemagazine.cc

200 magazine vélo n° 33
Le sommaire du dossier sur le voyage.


7 juillet 2022

Dieppe-Rouen en randonneuse vintage

Six heures trente du matin. Je suis le premier client dans la salle à manger de l'hôtel, à Dieppe. Je remplis mon estomac (céréales, viande, oeufs brouillés et fruits) et les poches de mon maillot de cycliste (pêche, banane, abricots). Au programme : cent kilomètres pour atteindre Rouen.

La nature plus forte.
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Sept heures trente. Je roule seul sur l'Avenue Verte London-Paris, soit trente six kilomètres jusqu'à Neufchâtel-en-Bray, avec le vent de face. Le soleil teinte de vert clair les prés, dans lesquels des vaches Holstein sont parsemées. Un paysage de boîte de camembert. A un croisement, une demeure à colombages de laquelle sort un vieillard à l'énorme moustache blanche ; il répond à mon salut par un sourire. A deux-mille-cinq-cents kilomètres de la guerre en Ukraine, la vie est paisible en Seine-Maritime.

A Neufchâtel-en-Bray, pose banane. Je quitte l'Avenue Verte pour la D 1, large route gravillonneuse. Bien que peu de voitures y circulent – c'est dimanche –, je préfère troquer cette voie contre de petites routes champêtres. 

Campagne, me voici ! Tes routes sont celles que j'aime : des touffes d'herbe ont percé la chaussée, aucun véhicule à moteur ne circule. J'adore tes descentes, dans lesquelles je relâche mes muscles. Je suis toutefois attentif car un obstacle peut toujours surgir. Une petite tache sombre traverse la chaussée. Une musaraigne s'est engagée. Alertée par les tressautements de ma randonneuse (quatre-vingt dix kilos avec le cycliste), le minuscule mammifère hésite et fait demi-tour vers le bas-côté.

C'est aussi sur un bas-côté que je m'accorde une courte halte. Je croque dans une pêche plate prise à l'hôtel. Concentré de fraîcheur et de saveur sucrée, ce fruit est un délice. Plaisir court et intense.

A Buchy, commune libérée par les Canadiens en août 1944, je pique-nique en face des halles où se tient une brocante. J'achète une tablette de chocolat noir, dont le goût fort, avec le café, me manque. 

Dans la chaleur de la mi-journée, j'atteins Blainville-Crevon. Attenant à la salle des fêtes, j'aperçois une cuisine où s'affaire un homme. Accueillant, il remplit mon bidon et m'encourage. Ce genre de rencontre, ces quelques secondes d'aide, de conversation rendent le voyage si agréable et confirment que l'Homme est bon.

La route vers Ry, qui longe le Crevon, sous-affluent de la Seine, est magnifique. Creusant les prés et les bois, la départementale 12 avance lentement comme un serpent. 

Ry : commune dont Flaubert se serait inspiré pour Madame Bovary. Moeurs de province. La rue principale, comme dans un western, est déserte. Au bout, non pas un "general store", mais une droguerie... Ce nom est encore employé ? 

Rendez-vous manqué

Préaux, puis Darnetal et les faubourgs de Rouen. J'achète deux tartelettes et une boîte de Perrier que j'ingurgiterai après mon rendez-vous. J'ai rendez-vous avec la stèle du coureur cycliste Jean Robic, sur la côte de Bonsecours. Hélas, je prends la route dans le mauvais sens, celui de la descente. Je rate la stèle ! Pas de le temps de faire demi-tour (mon train à prendre) et de grimper là où Biquet s'envola pour remporter le Tour 1947. Cette côte de Bonsecours que mon père, au début des années 1950, gravit lors d'une virée Paris-Le Havre-Paris avec son cousin Marco.

J'ai manqué un rendez-vous, mais j'ai pensé à nos anciens cyclistes*. Je leur dédie mon voyage.

*  Robic, Papa, son père et aussi Piero.

Lire aussi :

A emporter : le guide La Côte normand à vélo, de Paulo Moura, Chamina édition.


Avenue Verte London-Paris
Invitation à voyager. LE VELOMANE VINTAGE

Ry en Seine-Maritime
Ry, la vie à l'heure de Flaubert.
LE VELOMANE VINTAGE

Ry Normandie
Ry, comme au Far West. LE VELOMANE VINTAGE


route champêtre
Liberté ! LE VELOMANE VINTAGE

Avenue Verte cyclotourisme
L'Avenue Verte London-Paris.
LE VELOMANE VINTAGE


1 juillet 2022

Avenue Verte, 2e étape : Gisors-Dieppe sous la pluie

Sous les cimes, dans la fraîcheur matinale, je quitte le château de la Rapée à 9 heures 15. La campagne bruisse ; le chant des oiseaux se couple au son de mes vieux pneus Schwalbe Marathon sur le chemin. A la sortie du bois, la route étroite perce d'immenses champs de blé tachetés de coquelicots. 

Avenue Verte Paris-London
Virée normande pour ma Rando-cycle.
LE VELOMANE VINTAGE
A la sortie de Sérifontaine, la température monte à mesure que je gravis la D 17. Les bas-côtés sont parsemés de boîtes de bière et de bouteilles d'eau en plastique. Qui les ramassera ? Ici, peu de masques, toutefois, à la différence de ce que j'observe en Seine-et-Marne. 

La route est vallonée et traverse les champs, sur les plateaux calcaires. Quel plaisir de descendre en roue libre, réchauffé par le soleil.

A Neuf-Marché, rue Neuve-des-Fossés, j'aborde un croisement avec la D 915. Il faut prendre en face, la rue Jules-Ferry... ce que je ne fais pas, n'ayant vu aucun panneau de l'Avenue Verte. Je m'engage trop à gauche, sur la D 915. Cette large route est fréquentée, je croise même des poids-lourds. Au bout de 2 km, je la quitte par la gauche sur une petite route qui mène à Gournay-en-Bray. Sauvé ! Morale : garder en tête que les voies comme l'Avenue Verte sont dessinées pour les cyclotouristes, parfois accompagnés d'enfants. Elle ne passe donc pas par une départementale ou une nationale à grande circulation.

En laissant A Gournay-en-Bray, sur le C7, route de Saint-Clair, je suis hélé. Mes compagnons d'hier m'ont rattrapé. Mon égarement sur la D 915 a a favorisé nos retrouvailles ; nous poursuivons notre chemin de concert.

Le ciel se teinte de gris,. De petites gouttes s'écrasent sur nos casques. Je baisse la visière de ma casquette Mercier. 

Vent dans le dos

La température a chuté. Nous nous arrêtons sous un abri en ciment à Forges-les Eaux. Les habitations en briques luisent sous la pluie, couleur sépia. Mes copains dévorent des sandwiches. J'avale une compote et une pomme transportées depuis Paris. Je n'ai pas pris le temps d'acheter autre chose. Lorsque nous repartons, j'enfile ma veste en Gore-Tex car la pluie, bien que légère, est froide. 

Notre équipée fait route vers le nord, sur une large et lisse piste cyclable noire, qui recouvre l'ancienne voie ferrée Dieppe-Paris. Vent dans le dos, nous fonçons à 28 km/h, une vitesse honorable eu égard au poids de nos cycles.

Dans les roues des camarades, je pense de plus en plus à la nourriture. A Neufchâtel-en-Bray, je fais une halte et leur propose de continuer sans moi car leur train part de Dieppe à 18 heures. La boulangerie Sophie-Lebreuilly, vaste, fait davantage penser à un "truck stop" américain ou à une cafétéria. L'énorme sandwich tomates-mozarella-salade fera l'affaire, avec une tartelette (met classique pour un  cycliste) et un double expresso dont je rêvais depuis mon départ de Gisors. Le sourire du serveur rondouillard est bien agréable, alors que la pluie continue à tomber. Une motarde des Pays-Bas finit son casse-croûte puis enfourche son engin chargé de matériel de camping.
Panneau "Présence de cyclistes"
Un panneau rassurant.
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La fin du parcours se déroule sur la piste, seul sous la pluie. Je souris en voyant une femme en culotte qui se prépare pour une course à pied organisée dans un village. (Elle se croyait à l'abri des regards, derrière sa voiture stationnée.)

Les autres êtres vivants que j'aperçois sont des vaches et des moutons dans les prés que fend la piste cyclable. 

"C'est très gentil"

Dieppe, 36 km. Le panneau donne le ton. Encore un effort et je serai à l'hôtel. Chaque dizaine de kilomètres me paraît longue. Dans les faubourgs de Dieppe, je croise des pelotons de cyclistes britanniques. Hommes et femmes d'une soixantaine d'années, que je salue et auxquels je lance un "welcome in France". "C'est très gentil", me répond une dame. Le vélo est un moyen de fraterniser.

A Dieppe, je me dégonfle : non, je n'irai pas me baigner. Le ciel est trop sombre, j'ai envie d'une douche et de dîner à l'hôtel. L'hôtel Mercure, estampillé "Accueil vélo", possède une pièce où ranger ma monture, qui passe la nuit avec une vingtaine d'autres bécanes. Le repas pris au restaurant attenant, le By Del Néro, est ordinaire et gâché par la musique d'ambiance, trop forte. je saute le dessert. Après 113 bornes, j'aurais voulu manger dans le silence.

Le parcours du jour :

  • Distance : 114 km  
  • Calories brûlées : 3 431
  • Durée : 5 heures 27
  • Vitesse moyenne : 21 km/h
Les conseils du cycliste :
  • Respecter les "stop" lorsque la piste croise des routes.
  • Prendre le temps de s'arrêter pour admirer le paysage : les collines du pays de Bray sont magnifiques.

Le reportage sur la 1re étape, Paris-Gisors


Avenue Verte
Vers Bazincourt-sur-Epte. LE VELOMANE VINTAGE

Avenue Verte
Une route pour moi seul. LE VELOMANE VINTAGE

Pique-nique humide à Forges. LE VELOMANE VINTAGE

Forges sous les eaux. LE VELOMANE VINTAGE

Rouxmesnil à vélo
Dans les faubourgs de Dieppe. LE VELOMANE VINTAGE

Avenue Verte
Bienvenue aux Anglais ! LE VELOMANE VINTAGE

Les derniers kilomètres.
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Avenue Verte
Arrivée à Dieppe. Je me baignerai une autre fois.
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29 juin 2022

Avenue Verte, 1re étape : cyclotouristes avec la banane sur Paris-Gisors

Ma rencontre avec une cyclotouriste, il y a deux mois, m'a encouragé à voyager sur l'Avenue Verte London-Paris, qui a dix ans cette année. Cette voie relie les deux capitales par des routes de campagne, pistes cyclables, et chemins ruraux. Ce 24 juin, ma bonne vieille randonneuse Rando-cycles est prête : porte-bagage, sacoches arrière, sacoche de cintre, sacoche de selle... La machine pèse 23 kg. 

Au programme, trois jours à pédaler : Paris-Gisors (1re étape), Gisors-Dieppe (2e étape) et Dieppe-Rouen (3e étape, hors de l'Avenue Verte). Retour par le train. Mon premier voyage à vélo !

Départ de la première étape. Pour éviter les boucles de la Seine, Aubervilliers, Saint-Denis, trop urbains, je prends le RER de Vincennes à Rueil-Malmaison. A Bougival, je traverse la Seine, puis remonte vers Maison-Laffitte, belle commune aux grandes avenues arborées, bordées de belles demeures. L'aventure commence dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye. Les panneaux indiquant l'Avenue Verte deviennent rares, et je me perds aux alentours de l'étang du Corra. La carte que l'organisme gérant l'Avenue Verte m'a envoyée n'est pas assez détaillée et mon GPS m'indique de rejoindre la N 184 où se trouve l'Avenue... tracée sur le trottoir ! Il manque autour de l'étang des panneaux indicateurs.

A Neuville-sur-Oise, je prends la direction du Vexin, à l'ouest, jusqu'à Cergy. Au-delà de cette localité, le paysage verdit. J'aurais pu me rendre par le RER A jusqu'à Cergy-le-Haut (terminus), ce qui m'aurait épargné la traversée de ces villes nouvelles sans charme. 

Soif

Dans le Vexin desséché,
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La campagne, le vent, la chaleur lourde, la soif. Mon bidon de 750 ml est déjà presque vide. Pour alléger mon fardeau, j'ai emporté un seul bidon d'eau, imaginant des fontaines tous les dix kilomètres. Erreur ! Dans un lotissement, je demande de l'eau à une femme plantée sur sa terrasse. Elle vient d'emménager et n'a pas d'eau me dit-elle. Vrai ou faux ? Plus loin, une grosse dame s'affaire dans sa cuisine, au dessus de l'évier, fenêtre ouverte. Je m'approche, mais la ménagère quitte la pièce.

Le cimetière de Courdimanche me sauve car, comme tout cimetière, il dispose d'un robinet d'eau potable. Je fais le plein soulagé.

A Longuesse, rue du Moulin, je m'engage sur un chemin de terre. Dans une clairière, un trio de cyclistes pique-nique. Je les salue.
— Londres, c'est par là ?
— Oui !
Nous voyageons dans la même direction. Edwin, Medhi et Yoan m'accueillent à leur table de bois, pour promeneurs. Casse-croûte entre forçats du gravel. Néocyclistes depuis six mois, ces trentenaires dorment ce soir à Gisors, et visent Dieppe le lendemain. 

Une belle bosse à gravir l'estomac plein, et nous voici compagnons de route. Equipiers d'un week-end, nous cherchons un cimetière à chaque traversée de village. Edwin, excité par le départ, a oublié ses bidons. Nous pédalons en cyclotouristes, davantage intéressés par les senteurs, les paysages que par la moyenne horaire. Medhi, ingénieur diplômé d'AgroParisTech, répond à nos questions sur les espèces végétales observées dans les champs. Mehdi est John Muir à vélo. 

Ciment antillais

Règle d'or du cyclisme : manger avant d'avoir faim. Mes compagnons, d'origine guadeloupéenne, ont une recette, le ciment antillais : une banane et du pain. Et pour l'arrivée, dans quelques dizaines de kilomètres, ils rêvent d'un monaco, cocktail de bière, limonade et grenadine.

A Gisors, nous nous séparons. Les copains ont réservé leur hôtel en ville. Le mien se situe à Bazincourt-sur-Epte. Les derniers kilomètres sont éprouvants, avec un léger mal de tête dû à la chaleur et à la déshydratation. J'arrive enfin au magnifique château de la Rapée, construit en 1825. L'hôtel est classé "Accueil vélo", ce qui signifie que les cyclotouristes bénéficient d'un local où ranger leur vélo. 

Une chambre pour écrivain, avec sa table face à la fenêtre, un lit confortable et une piscine où je me rafraîchis. Le repas est mémorable : croustillant de neufchâtel, bar snacké sur lit de légumes, coupe amarena et verre de Bordeaux. 

Quelques étirements. Dix heures du soir. J'éteins les feux.

Le parcours du jour :

  • Distance : 100,36 km
  • Calories brûlées : 2 981
  • Durée : 5 heures 26
  • Vitesse moyenne : 18,5 km/h
Les conseils du cycliste :
  • Emporter 2 bidons, peu de points d'eau
  • Monter des pneus résistants de section minimale de 28 : la piste passe par de nombreux chemins pierreux.

Le reportage sur la 2e étape, Gisors-Dieppe

Joyeux cyclistes ! LE VELOMANE VINTAGE


Un domaine dans le Vexin. LE VELOMANE VINTAGE

Piste sans voitures, sécurisant !
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Le repos du cyclard. 
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Se détendre après l'effort. LE VELOMANE VINTAGE

La coupe du vainqueur.
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