30 juillet 2022

L'ex-coureur cycliste Jean Bobet est mort

Trente neuf ans après son frère Louison, Jean Bobet est mort à l'âge de 92 ans, a annoncé aujourd'hui l'Union nationale des cyclistes professionnels (UNCP), dont il fut l'un des fondateurs. Il avait notamment remporté Paris-Nice en 1955.

Il quitta la carrière cycliste en 1959, pour travailler comme journaliste et écrivain. En 1966, il signa avec Albert-François Creff un guide pratique pour les compétiteurs : La Course en tête.

Jean Bobet est mort
Buvons un coup en mémoire de Jean !



21 juillet 2022

Pour votre premier voyage à vélo, lisez 200 n° 33

200 magazine vélo numéro 33
200 n° 33 : 7,30 €en kiosque
ou par abonnement.
Le dernier 200, daté de juillet-août-septembre 2022, m'est parvenu. Ce numéro 33 m'intéresse  particulièrement, puisqu'il consacre un dossier au voyage à vélo. Ayant effectué mon premier "trois jours" (Paris-Dieppe-Rouen) le mois dernier, j'ai directement consulté les pages en question.

Sur 57 pages (un vrai dossier !), des conseils pratiques (bagages, équipement, alimentation...), des témoignages et des articles aux angles originaux. Je retiens celui sur les sept peurs à dépasser (bivouac, pannes, tueur psychopathe...). 

200 devrait donner envie de prendre la route même aux débutants. Ainsi, partir deux jours, c'est déjà l'aventure. "N'importe quel humain de plus de cinq ans en bonne santé peut pédaler 50 km en une journée", rassure le journaliste Nathan Pigourier. Il suffit d'un vélo "en bon état de marche, à votre taille et bien réglé". 

Comme à chaque numéro, les photos sont superbes, la rédaction soignée, avec une touche d'humour.

Comme moi, abonnez-vous ! 200-lemagazine.cc

200 magazine vélo n° 33
Le sommaire du dossier sur le voyage.


7 juillet 2022

Dieppe-Rouen en randonneuse vintage

Six heures trente du matin. Je suis le premier client dans la salle à manger de l'hôtel, à Dieppe. Je remplis mon estomac (céréales, viande, oeufs brouillés et fruits) et les poches de mon maillot de cycliste (pêche, banane, abricots). Au programme : cent kilomètres pour atteindre Rouen.

La nature plus forte.
LE VELOMANE VINTAGE

Sept heures trente. Je roule seul sur l'Avenue Verte London-Paris, soit trente six kilomètres jusqu'à Neufchâtel-en-Bray, avec le vent de face. Le soleil teinte de vert clair les prés, dans lesquels des vaches Holstein sont parsemées. Un paysage de boîte de camembert. A un croisement, une demeure à colombages de laquelle sort un vieillard à l'énorme moustache blanche ; il répond à mon salut par un sourire. A deux-mille-cinq-cents kilomètres de la guerre en Ukraine, la vie est paisible en Seine-Maritime.

A Neufchâtel-en-Bray, pose banane. Je quitte l'Avenue Verte pour la D 1, large route gravillonneuse. Bien que peu de voitures y circulent – c'est dimanche –, je préfère troquer cette voie contre de petites routes champêtres. 

Campagne, me voici ! Tes routes sont celles que j'aime : des touffes d'herbe ont percé la chaussée, aucun véhicule à moteur ne circule. J'adore tes descentes, dans lesquelles je relâche mes muscles. Je suis toutefois attentif car un obstacle peut toujours surgir. Une petite tache sombre traverse la chaussée. Une musaraigne s'est engagée. Alertée par les tressautements de ma randonneuse (quatre-vingt dix kilos avec le cycliste), le minuscule mammifère hésite et fait demi-tour vers le bas-côté.

C'est aussi sur un bas-côté que je m'accorde une courte halte. Je croque dans une pêche plate prise à l'hôtel. Concentré de fraîcheur et de saveur sucrée, ce fruit est un délice. Plaisir court et intense.

A Buchy, commune libérée par les Canadiens en août 1944, je pique-nique en face des halles où se tient une brocante. J'achète une tablette de chocolat noir, dont le goût fort, avec le café, me manque. 

Dans la chaleur de la mi-journée, j'atteins Blainville-Crevon. Attenant à la salle des fêtes, j'aperçois une cuisine où s'affaire un homme. Accueillant, il remplit mon bidon et m'encourage. Ce genre de rencontre, ces quelques secondes d'aide, de conversation rendent le voyage si agréable et confirment que l'Homme est bon.

La route vers Ry, qui longe le Crevon, sous-affluent de la Seine, est magnifique. Creusant les prés et les bois, la départementale 12 avance lentement comme un serpent. 

Ry : commune dont Flaubert se serait inspiré pour Madame Bovary. Moeurs de province. La rue principale, comme dans un western, est déserte. Au bout, non pas un "general store", mais une droguerie... Ce nom est encore employé ? 

Rendez-vous manqué

Préaux, puis Darnetal et les faubourgs de Rouen. J'achète deux tartelettes et une boîte de Perrier que j'ingurgiterai après mon rendez-vous. J'ai rendez-vous avec la stèle du coureur cycliste Jean Robic, sur la côte de Bonsecours. Hélas, je prends la route dans le mauvais sens, celui de la descente. Je rate la stèle ! Pas de le temps de faire demi-tour (mon train à prendre) et de grimper là où Biquet s'envola pour remporter le Tour 1947. Cette côte de Bonsecours que mon père, au début des années 1950, gravit lors d'une virée Paris-Le Havre-Paris avec son cousin Marco.

J'ai manqué un rendez-vous, mais j'ai pensé à nos anciens cyclistes*. Je leur dédie mon voyage.

*  Robic, Papa, son père et aussi Piero.

Lire aussi :

A emporter : le guide La Côte normand à vélo, de Paulo Moura, Chamina édition.


Avenue Verte London-Paris
Invitation à voyager. LE VELOMANE VINTAGE

Ry en Seine-Maritime
Ry, la vie à l'heure de Flaubert.
LE VELOMANE VINTAGE

Ry Normandie
Ry, comme au Far West. LE VELOMANE VINTAGE


route champêtre
Liberté ! LE VELOMANE VINTAGE

Avenue Verte cyclotourisme
L'Avenue Verte London-Paris.
LE VELOMANE VINTAGE


1 juillet 2022

Avenue Verte, 2e étape : Gisors-Dieppe sous la pluie

Sous les cimes, dans la fraîcheur matinale, je quitte le château de la Rapée à 9 heures 15. La campagne bruisse ; le chant des oiseaux se couple au son de mes vieux pneus Schwalbe Marathon sur le chemin. A la sortie du bois, la route étroite perce d'immenses champs de blé tachetés de coquelicots. 

Avenue Verte Paris-London
Virée normande pour ma Rando-cycle.
LE VELOMANE VINTAGE
A la sortie de Sérifontaine, la température monte à mesure que je gravis la D 17. Les bas-côtés sont parsemés de boîtes de bière et de bouteilles d'eau en plastique. Qui les ramassera ? Ici, peu de masques, toutefois, à la différence de ce que j'observe en Seine-et-Marne. 

La route est vallonée et traverse les champs, sur les plateaux calcaires. Quel plaisir de descendre en roue libre, réchauffé par le soleil.

A Neuf-Marché, rue Neuve-des-Fossés, j'aborde un croisement avec la D 915. Il faut prendre en face, la rue Jules-Ferry... ce que je ne fais pas, n'ayant vu aucun panneau de l'Avenue Verte. Je m'engage trop à gauche, sur la D 915. Cette large route est fréquentée, je croise même des poids-lourds. Au bout de 2 km, je la quitte par la gauche sur une petite route qui mène à Gournay-en-Bray. Sauvé ! Morale : garder en tête que les voies comme l'Avenue Verte sont dessinées pour les cyclotouristes, parfois accompagnés d'enfants. Elle ne passe donc pas par une départementale ou une nationale à grande circulation.

En laissant A Gournay-en-Bray, sur le C7, route de Saint-Clair, je suis hélé. Mes compagnons d'hier m'ont rattrapé. Mon égarement sur la D 915 a a favorisé nos retrouvailles ; nous poursuivons notre chemin de concert.

Le ciel se teinte de gris,. De petites gouttes s'écrasent sur nos casques. Je baisse la visière de ma casquette Mercier. 

Vent dans le dos

La température a chuté. Nous nous arrêtons sous un abri en ciment à Forges-les Eaux. Les habitations en briques luisent sous la pluie, couleur sépia. Mes copains dévorent des sandwiches. J'avale une compote et une pomme transportées depuis Paris. Je n'ai pas pris le temps d'acheter autre chose. Lorsque nous repartons, j'enfile ma veste en Gore-Tex car la pluie, bien que légère, est froide. 

Notre équipée fait route vers le nord, sur une large et lisse piste cyclable noire, qui recouvre l'ancienne voie ferrée Dieppe-Paris. Vent dans le dos, nous fonçons à 28 km/h, une vitesse honorable eu égard au poids de nos cycles.

Dans les roues des camarades, je pense de plus en plus à la nourriture. A Neufchâtel-en-Bray, je fais une halte et leur propose de continuer sans moi car leur train part de Dieppe à 18 heures. La boulangerie Sophie-Lebreuilly, vaste, fait davantage penser à un "truck stop" américain ou à une cafétéria. L'énorme sandwich tomates-mozarella-salade fera l'affaire, avec une tartelette (met classique pour un  cycliste) et un double expresso dont je rêvais depuis mon départ de Gisors. Le sourire du serveur rondouillard est bien agréable, alors que la pluie continue à tomber. Une motarde des Pays-Bas finit son casse-croûte puis enfourche son engin chargé de matériel de camping.
Panneau "Présence de cyclistes"
Un panneau rassurant.
LE VELOMANE VINTAGE

La fin du parcours se déroule sur la piste, seul sous la pluie. Je souris en voyant une femme en culotte qui se prépare pour une course à pied organisée dans un village. (Elle se croyait à l'abri des regards, derrière sa voiture stationnée.)

Les autres êtres vivants que j'aperçois sont des vaches et des moutons dans les prés que fend la piste cyclable. 

"C'est très gentil"

Dieppe, 36 km. Le panneau donne le ton. Encore un effort et je serai à l'hôtel. Chaque dizaine de kilomètres me paraît longue. Dans les faubourgs de Dieppe, je croise des pelotons de cyclistes britanniques. Hommes et femmes d'une soixantaine d'années, que je salue et auxquels je lance un "welcome in France". "C'est très gentil", me répond une dame. Le vélo est un moyen de fraterniser.

A Dieppe, je me dégonfle : non, je n'irai pas me baigner. Le ciel est trop sombre, j'ai envie d'une douche et de dîner à l'hôtel. L'hôtel Mercure, estampillé "Accueil vélo", possède une pièce où ranger ma monture, qui passe la nuit avec une vingtaine d'autres bécanes. Le repas pris au restaurant attenant, le By Del Néro, est ordinaire et gâché par la musique d'ambiance, trop forte. je saute le dessert. Après 113 bornes, j'aurais voulu manger dans le silence.

Le parcours du jour :

  • Distance : 114 km  
  • Calories brûlées : 3 431
  • Durée : 5 heures 27
  • Vitesse moyenne : 21 km/h
Les conseils du cycliste :
  • Respecter les "stop" lorsque la piste croise des routes.
  • Prendre le temps de s'arrêter pour admirer le paysage : les collines du pays de Bray sont magnifiques.

Le reportage sur la 1re étape, Paris-Gisors


Avenue Verte
Vers Bazincourt-sur-Epte. LE VELOMANE VINTAGE

Avenue Verte
Une route pour moi seul. LE VELOMANE VINTAGE

Pique-nique humide à Forges. LE VELOMANE VINTAGE

Forges sous les eaux. LE VELOMANE VINTAGE

Rouxmesnil à vélo
Dans les faubourgs de Dieppe. LE VELOMANE VINTAGE

Avenue Verte
Bienvenue aux Anglais ! LE VELOMANE VINTAGE

Les derniers kilomètres.
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Avenue Verte
Arrivée à Dieppe. Je me baignerai une autre fois.
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