1 juillet 2022

Avenue Verte, 2e étape : Gisors-Dieppe sous la pluie

Sous les cimes, dans la fraîcheur matinale, je quitte le château de la Rapée à 9 heures 15. La campagne bruisse ; le chant des oiseaux se couple au son de mes vieux pneus Schwalbe Marathon sur le chemin. A la sortie du bois, la route étroite perce d'immenses champs de blé tachetés de coquelicots. 

Avenue Verte Paris-London
Virée normande pour ma Rando-cycle.
LE VELOMANE VINTAGE
A la sortie de Sérifontaine, la température monte à mesure que je gravis la D 17. Les bas-côtés sont parsemés de boîtes de bière et de bouteilles d'eau en plastique. Qui les ramassera ? Ici, peu de masques, toutefois, à la différence de ce que j'observe en Seine-et-Marne. 

La route est vallonée et traverse les champs, sur les plateaux calcaires. Quel plaisir de descendre en roue libre, réchauffé par le soleil.

A Neuf-Marché, rue Neuve-des-Fossés, j'aborde un croisement avec la D 915. Il faut prendre en face, la rue Jules-Ferry... ce que je ne fais pas, n'ayant vu aucun panneau de l'Avenue Verte. Je m'engage trop à gauche, sur la D 915. Cette large route est fréquentée, je croise même des poids-lourds. Au bout de 2 km, je la quitte par la gauche sur une petite route qui mène à Gournay-en-Bray. Sauvé ! Morale : garder en tête que les voies comme l'Avenue Verte sont dessinées pour les cyclotouristes, parfois accompagnés d'enfants. Elle ne passe donc pas par une départementale ou une nationale à grande circulation.

En laissant A Gournay-en-Bray, sur le C7, route de Saint-Clair, je suis hélé. Mes compagnons d'hier m'ont rattrapé. Mon égarement sur la D 915 a a favorisé nos retrouvailles ; nous poursuivons notre chemin de concert.

Le ciel se teinte de gris,. De petites gouttes s'écrasent sur nos casques. Je baisse la visière de ma casquette Mercier. 

Vent dans le dos

La température a chuté. Nous nous arrêtons sous un abri en ciment à Forges-les Eaux. Les habitations en briques luisent sous la pluie, couleur sépia. Mes copains dévorent des sandwiches. J'avale une compote et une pomme transportées depuis Paris. Je n'ai pas pris le temps d'acheter autre chose. Lorsque nous repartons, j'enfile ma veste en Gore-Tex car la pluie, bien que légère, est froide. 

Notre équipée fait route vers le nord, sur une large et lisse piste cyclable noire, qui recouvre l'ancienne voie ferrée Dieppe-Paris. Vent dans le dos, nous fonçons à 28 km/h, une vitesse honorable eu égard au poids de nos cycles.

Dans les roues des camarades, je pense de plus en plus à la nourriture. A Neufchâtel-en-Bray, je fais une halte et leur propose de continuer sans moi car leur train part de Dieppe à 18 heures. La boulangerie Sophie-Lebreuilly, vaste, fait davantage penser à un "truck stop" américain ou à une cafétéria. L'énorme sandwich tomates-mozarella-salade fera l'affaire, avec une tartelette (met classique pour un  cycliste) et un double expresso dont je rêvais depuis mon départ de Gisors. Le sourire du serveur rondouillard est bien agréable, alors que la pluie continue à tomber. Une motarde des Pays-Bas finit son casse-croûte puis enfourche son engin chargé de matériel de camping.
Panneau "Présence de cyclistes"
Un panneau rassurant.
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La fin du parcours se déroule sur la piste, seul sous la pluie. Je souris en voyant une femme en culotte qui se prépare pour une course à pied organisée dans un village. (Elle se croyait à l'abri des regards, derrière sa voiture stationnée.)

Les autres êtres vivants que j'aperçois sont des vaches et des moutons dans les prés que fend la piste cyclable. 

"C'est très gentil"

Dieppe, 36 km. Le panneau donne le ton. Encore un effort et je serai à l'hôtel. Chaque dizaine de kilomètres me paraît longue. Dans les faubourgs de Dieppe, je croise des pelotons de cyclistes britanniques. Hommes et femmes d'une soixantaine d'années, que je salue et auxquels je lance un "welcome in France". "C'est très gentil", me répond une dame. Le vélo est un moyen de fraterniser.

A Dieppe, je me dégonfle : non, je n'irai pas me baigner. Le ciel est trop sombre, j'ai envie d'une douche et de dîner à l'hôtel. L'hôtel Mercure, estampillé "Accueil vélo", possède une pièce où ranger ma monture, qui passe la nuit avec une vingtaine d'autres bécanes. Le repas pris au restaurant attenant, le By Del Néro, est ordinaire et gâché par la musique d'ambiance, trop forte. je saute le dessert. Après 113 bornes, j'aurais voulu manger dans le silence.

Le parcours du jour :

  • Distance : 114 km  
  • Calories brûlées : 3 431
  • Durée : 5 heures 27
  • Vitesse moyenne : 21 km/h
Les conseils du cycliste :
  • Respecter les "stop" lorsque la piste croise des routes.
  • Prendre le temps de s'arrêter pour admirer le paysage : les collines du pays de Bray sont magnifiques.

Le reportage sur la 1re étape, Paris-Gisors


Avenue Verte
Vers Bazincourt-sur-Epte. LE VELOMANE VINTAGE

Avenue Verte
Une route pour moi seul. LE VELOMANE VINTAGE

Pique-nique humide à Forges. LE VELOMANE VINTAGE

Forges sous les eaux. LE VELOMANE VINTAGE

Rouxmesnil à vélo
Dans les faubourgs de Dieppe. LE VELOMANE VINTAGE

Avenue Verte
Bienvenue aux Anglais ! LE VELOMANE VINTAGE

Les derniers kilomètres.
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Avenue Verte
Arrivée à Dieppe. Je me baignerai une autre fois.
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