21 juillet 2024

André Wilhelm, lanterne rouge du Tour de France 1969

Lors de son unique participation au Tour de France, le Lorrain André Wilhelm, sous les couleurs de Sonolor-Lejeune, termine dernier à la 86e place. Il y observe le dopage des coureurs, comme il raconta à L'Est républicain en 2013. 
André Wilhelm à la dernière étape
du Tour de France 1969.

Né en 1943, A. Wilhelm est trois fois champion de France (Elite) de cyclo-cross. 

A. Wilhelm a raconté ses souvenirs du Tour 1969 à France 3

16 juillet 2024

Cyclotourisme autour de Noyon

Maigret et la péniche ? Maigret et le pêcheur ? Quel titre aurait choisi Simenon pour un roman si le canal latéral à l'Oise, près de Noyon, l'avait inspiré ? Quelle histoire aurait-il raconté s'il s'était trouvé à pédaler comme moi-même et mon ami Fabrice, deux cyclotouristes réunis ce 14 juillet ? 

Car enfin ! nous avons trouvé un moment pour rouler ensemble... souvent deux de front car les routes sont ici quasi désertes. Entre forêts, collines, maisons en briques, châteaux et nécropoles de la Première Guerre mondiale, les routes picardes sont faites pour le cyclotourisme.

Au total cent-soixante kilomètres en deux jours, avec une étape à Blérancourt, à l'hostellerie Le Griffon. Un établissement que je recommande, où nous avons rangé nos vélos en sécurité pour la nuit. Le soir, un bon repas agrémenté d'un Saint-Nicolas-de-Bourgueil, en compagnie de notre ami Jean-Michel, qui nous a rejoints en voiture pour une visite de la région. 

A Blérancourt se dresse le musée national de la Coopéraation franco-américaine, fondé par Anne Morgan, riche héritière américaine qui se mobilise dès 1914 en faveur des populations civiles françaises. Le conflit d'alors a laissé des marques sur bien des murs.

Vingt kilos 

Le canal, entre Tergnier et Noyon. C'est long !
LE VELOMANE VINTAGE
Sur nos vélos – ma randonneuse Rando-cycles des années 1990 et, pour Fabrice, son gravel Origine Trail –, des sacoches de "bikepacking", idéales pour un trajet de deux jours. A l'avant, une sacoche de cintre avec le nécessaire à utiliser en cours de route (casse-croûte, carte routière, téléphone, outillage de réparation, trousse de pharmacie...) ; à l'arrière, une longue sacoche de selle avec les vêtements pour l'étape et une minuscule trousse de toilette.

Ainsi chargées, nos machines avoisinent les vingt kilos chacune. Il faut les tirer, ces mémères, vers le sommet des bosses, comme celle de Coucy-le-Château (un magnifique point de vue, là-haut).

Sur le retour, nous longeons à nouveau le canal latéral à l'Oise, sur la véloroute Scandibérique de Tergnier à Noyon. Vingt-cinq kilomètres assez monotones, à fendre le vent, le nez dans le guidon, pressés d'arriver.

Cette portion du chemin de halage est moins pittoresque que celle du départ. Mais c'est peut-être là, réflexion faite, que Simenon aurait créé sa scène de crime ; il n'a pas de témoins.


Gravel tout terrain près de Folembray.
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Traces du passé à Clairoix. LE VELOMANE VINTAGE

Se recueillir sur la route de Blérancourt.
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Il est là, l'Homme du Picardie ? LE VELOMANE VINTAGE

Des vélos de 20 kg. J-M OULLION

Tracy-le-Mont, grêlé par les schrapnels. F. GAMBIER

30 juin 2024

La Yellow vers Château-Thierry sur les chapeaux de roues

Ce dimanche, au Pré-Saint-Germain (Seine-Saint-Denis), je file sur ma vieille randonneuse. A sept heures et demi, dans l'air frais, j'entends les roues libres d'autres cyclards bourdonner. Nous nous sommes levés tôt pour nous rassembler devant le Stolen Garage, un café-vélo qui propose des vélos sur mesure. Ce rendez-vous est organisé chaque mois par l'association Classics Challenge Cycling Club. 

Casquette Mapei, visière relevée, le chef d'orchestre, François Paoletti, rédacteur en chef de 200 magazine, rappelle les consignes. Le peloton "Classic Challenge", des accros qui roulent pour la performance, partiront les premiers. Le groupe "Yellow", une vingtaine de cyclistes, que j'ai accepté d'encadrer bénévolement, avec Samuel et François, prendra la suite à huit heures trente. Objectif : pédaler jusqu'à Château-Thierry (Seine-et-Marne), à 105 km, avec retour en train.

Le goût des virées

"La vocation de la Yellow est simple : donner à toujours plus de gens l’envie et le goût des virées à vélo. Et pourquoi pas de rouler son premier 100 km", précise le site classicschallenge.cc. L'idée est de rouler tous ensemble, "mais si des cyclistes ne cessent d'accélerer, laissez-les partir", nous prévient François Paoletti.

Le départ est rapide. Samuel, qui fait office de capitaine de route, guide le paquet vers le canal de l'Ourcq. Une cassure, déjà. Puis regroupement au feu rouge.

Pour grimper, je passe au braquet d'asmathique. Photo : S. Doreau.
Le long du canal de l'Ourcq, le peloton en file indienne accélère. Nouvelles cassures, groupe en pointillés. Je cherche mon sifflet, souffle en rattrapant les premiers pour leur demander de ralentir. 

Arrêt à Annet-sur-Marne. Je propose de former deux groupes : le premier aura la socquette légère, tandis que le second pédalera en facteur. Car je sens que, malgré l'esprit voulu pour la Yellow, à savoir rouler ensemble 100 km, certains ont envie de pédaler fort. 

La suite du parcours est constitué de nombreuses bosses, de traversées de hameaux. Une petite grand-mère me sourit en haut d'une côte. Ce sourire m'encourage. Voir des cyclistes passer, c'est l'image du Tour de France, la joie dans les villages.

La Seine-et-Marne met rappelle l'Auvergne : des bois, des routes désertes, des vaches... 

Dans l'effort, je sympathise avec Sahad et Wilhem, cyclistes au grand gabarit. Nous remplissons nos bidons dans les cimetières. Les côtes avalées sur des braquets d'asthmatiques nous dessèchent la gorge. 

Wilhem, en haut de la bosse de la Ferté-sous-Jouarre.
Souffrance dans les bosses. LE VELOMANE VINTAGE.

Le talkie-walkie avec oreillette, fonctionnant sur Internet, que nous as remis l'organisateur, me permet de communiquer avec Samuel, qui ouvre la voie. Nous savons ainsi où nos groupes se situent. Sur son gravel Sobre à cintre plat, Samuel, habitué des Classics Challenges, a un bon coup de pédale. Dur de le suivre !

Sur ma randonneuse, je peine. En ce début d'après-midi, j'ai les grosses cuisses. 

Discussions

Château-Thierry, enfin. Un soda frais et hop ! dans le train avec mes camarades casqués. 

Dans le wagon, nous parlons de vélo, forcément, et de code de la route, de voyage... Sahad nous montre une photo de son périple au Maroc en bivouac. Sur le cliché, il sourit devant sa tente plantée dans le désert. Admiration du groupe.

Une Yellow, c'est cinq heures de route assez exigeantes, de beaux paysages, et l'occasion de rencontrer des gens sympas. C'est bon à prendre ces temps-ci.

29 juin 2024

Le maillot à pois, de la piste à la montagne

 Le maillot à pois est le maillot distinctif porté par le coureur cycliste occupant la première place d'un classement. C'est le plus souvent celui de la montagne, comme au Tour de France. Depuis 1975, le maillot du meilleur grimpeur est blanc à pois rouges. Dans d'autres courses sur route, le maillot à pois peut distinguer le meilleur jeune (Circuit de la Sarthe) ou le premier du classement par points (Tour de Suisse, selon les éditions).
Lucien Van Impe, 1975. Premier maillot à pois 
du Tour de France. AFP.

Ces motifs seraient inspirés du maillot que le pistard Henri Lemoine (1909-1991), dit "P'tit pois", arborait dans les années 1930. Mais bien avant, à l'orée du XXe siècle, le pistard Metzinger courait déjà sous une tunique à pois.

Les pois apparaissaient aussi hors de la piste, sur les sentiers boueux. Ainsi, Robert Oubron (1913-1989), champion de cyclo-cross, courait en maillot à pois dans les années 1930-1940.


Prix du Vél d'Hiv', 8 mars 1933, gagnants de l'américaine,
[de g. à d.] : M. Lemoine, H. Lemoine, Choury. AGENCE ROL. 


Miroir des sports, 18 juin 1924. Source : Gallica.

Robert Oubron, 1938.

16 juin 2024

Quel cyclotouriste êtes-vous ?

Les cyclistes forment une population hétéroclite. Certains, le nez sur le compteur, scrutent leur vitesse moyenne, qui ne doit pas tomber sous un certain plancher ; ce sont les compétiteurs. D'autres utilisent leur vélo à des fins pratiques : se rendre au travail, faire les commissions ; appelons-les les utilitaires. D'autres, encore, pédalent pour voyager ; ce sont les cyclotouristes. 

Cette famille de voyageurs est immense, comme l'a démontré le rassemblement organisé par la Fédération française de cyclotourisme (FFCT), "Ensemble à vélo", le 2 juin 2024. Plus de 2 000 cyclotouristes, venus de toute la France en plusieurs jours, se sont retrouvés au bois de Vincennes pour parader dans Paris (voir photos plus bas). 

Une famille dont les membres, assez âgés en moyenne, ont chacun leur façon de pédaler. En janvier 1952, dans le mensuel Cyclo-magazine, Odette Zlozisti inventoriait quatre-vingt-neuf "têtes de cyclotouristes", allant de "ceux qui pédalent à la descente" à "ceux qui montent les côtes à pied" (voir illustration ci-contre). 

Et vous, quel cyclotouriste êtes-vous ?

De toute la France, des cyclotouristes arrivés à Paris.
LE VELOMANE VINTAGE

Des cyclistes d'âge mûr, toujours heureux de pédaler.
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Toulouse-Paris par étapes, c'est possible !
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