29 juin 2022

Avenue Verte, 1re étape : cyclotouristes avec la banane sur Paris-Gisors

Ma rencontre avec une cyclotouriste, il y a deux mois, m'a encouragé à voyager sur l'Avenue Verte London-Paris, qui a dix ans cette année. Cette voie relie les deux capitales par des routes de campagne, pistes cyclables, et chemins ruraux. Ce 24 juin, ma bonne vieille randonneuse Rando-cycles est prête : porte-bagage, sacoches arrière, sacoche de cintre, sacoche de selle... La machine pèse 23 kg. 

Au programme, trois jours à pédaler : Paris-Gisors (1re étape), Gisors-Dieppe (2e étape) et Dieppe-Rouen (3e étape, hors de l'Avenue Verte). Retour par le train. Mon premier voyage à vélo !

Départ de la première étape. Pour éviter les boucles de la Seine, Aubervilliers, Saint-Denis, trop urbains, je prends le RER de Vincennes à Rueil-Malmaison. A Bougival, je traverse la Seine, puis remonte vers Maison-Laffitte, belle commune aux grandes avenues arborées, bordées de belles demeures. L'aventure commence dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye. Les panneaux indiquant l'Avenue Verte deviennent rares, et je me perds aux alentours de l'étang du Corra. La carte que l'organisme gérant l'Avenue Verte m'a envoyée n'est pas assez détaillée et mon GPS m'indique de rejoindre la N 184 où se trouve l'Avenue... tracée sur le trottoir ! Il manque autour de l'étang des panneaux indicateurs.

A Neuville-sur-Oise, je prends la direction du Vexin, à l'ouest, jusqu'à Cergy. Au-delà de cette localité, le paysage verdit. J'aurais pu me rendre par le RER A jusqu'à Cergy-le-Haut (terminus), ce qui m'aurait épargné la traversée de ces villes nouvelles sans charme. 

Soif

Dans le Vexin desséché,
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La campagne, le vent, la chaleur lourde, la soif. Mon bidon de 750 ml est déjà presque vide. Pour alléger mon fardeau, j'ai emporté un seul bidon d'eau, imaginant des fontaines tous les dix kilomètres. Erreur ! Dans un lotissement, je demande de l'eau à une femme plantée sur sa terrasse. Elle vient d'emménager et n'a pas d'eau me dit-elle. Vrai ou faux ? Plus loin, une grosse dame s'affaire dans sa cuisine, au dessus de l'évier, fenêtre ouverte. Je m'approche, mais la ménagère quitte la pièce.

Le cimetière de Courdimanche me sauve car, comme tout cimetière, il dispose d'un robinet d'eau potable. Je fais le plein soulagé.

A Longuesse, rue du Moulin, je m'engage sur un chemin de terre. Dans une clairière, un trio de cyclistes pique-nique. Je les salue.
— Londres, c'est par là ?
— Oui !
Nous voyageons dans la même direction. Edwin, Medhi et Yoan m'accueillent à leur table de bois, pour promeneurs. Casse-croûte entre forçats du gravel. Néocyclistes depuis six mois, ces trentenaires dorment ce soir à Gisors, et visent Dieppe le lendemain. 

Une belle bosse à gravir l'estomac plein, et nous voici compagnons de route. Equipiers d'un week-end, nous cherchons un cimetière à chaque traversée de village. Edwin, excité par le départ, a oublié ses bidons. Nous pédalons en cyclotouristes, davantage intéressés par les senteurs, les paysages que par la moyenne horaire. Medhi, ingénieur diplômé d'AgroParisTech, répond à nos questions sur les espèces végétales observées dans les champs. Mehdi est John Muir à vélo. 

Ciment antillais

Règle d'or du cyclisme : manger avant d'avoir faim. Mes compagnons, d'origine guadeloupéenne, ont une recette, le ciment antillais : une banane et du pain. Et pour l'arrivée, dans quelques dizaines de kilomètres, ils rêvent d'un monaco, cocktail de bière, limonade et grenadine.

A Gisors, nous nous séparons. Les copains ont réservé leur hôtel en ville. Le mien se situe à Bazincourt-sur-Epte. Les derniers kilomètres sont éprouvants, avec un léger mal de tête dû à la chaleur et à la déshydratation. J'arrive enfin au magnifique château de la Rapée, construit en 1825. L'hôtel est classé "Accueil vélo", ce qui signifie que les cyclotouristes bénéficient d'un local où ranger leur vélo. 

Une chambre pour écrivain, avec sa table face à la fenêtre, un lit confortable et une piscine où je me rafraîchis. Le repas est mémorable : croustillant de neufchâtel, bar snacké sur lit de légumes, coupe amarena et verre de Bordeaux. 

Quelques étirements. Dix heures du soir. J'éteins les feux.

Le parcours du jour :

  • Distance : 100,36 km
  • Calories brûlées : 2 981
  • Durée : 5 heures 26
  • Vitesse moyenne : 18,5 km/h
Les conseils du cycliste :
  • Emporter 2 bidons, peu de points d'eau
  • Monter des pneus résistants de section minimale de 28 : la piste passe par de nombreux chemins pierreux.

Le reportage sur la 2e étape, Gisors-Dieppe

Joyeux cyclistes ! LE VELOMANE VINTAGE


Un domaine dans le Vexin. LE VELOMANE VINTAGE

Piste sans voitures, sécurisant !
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Le repos du cyclard. 
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Se détendre après l'effort. LE VELOMANE VINTAGE

La coupe du vainqueur.
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