Sur le panier, un petit squelette fluorescent trouvé sur la plage en 1979. LE VELOMANE VINTAGE |
Bavette jaune de garde-boue découpée dans un porte-vue. LE VELOMANE VINTAGE |
Sur le panier, un petit squelette fluorescent trouvé sur la plage en 1979. LE VELOMANE VINTAGE |
Bavette jaune de garde-boue découpée dans un porte-vue. LE VELOMANE VINTAGE |
Besoin de gonfler un pneu de votre vélo ? Vous n’avez pas emporté de pompe sur vous ? Vous devez visser une pièce ? Vous n'avez pas d'outil multifonction ? L’appli Hexplo vous indique les pompes et stations de réparation installées sur l’espace public, et signalées par des cyclistes contributeurs. Ces informations figurent aussi sur l'appli et le site Geovelo, qui mentionne aussi les magasins de cycles.
Ces applis précisent également où trouver des toilettes publiques et points d'eau. Ces derniers étaient déjà recensés, sur contribution des cyclistes, sur eau-cyclisme.com depuis 2014 (6 173 à ce jour). La société Castalie, fabriquant de fontaines à eau, propose aussi une carte de ces équipements (2 400 environ actuellement).Sur Geovelo, un pied de réparation avec pompe est ainsi signalé. |
Sur nos vélos, nous pestons contre les autres usagers de la route – automobilistes, motards, conducteurs de trottinettes ou piétons –, lorsqu'ils commettent une faute de conduite. Notre réaction est compréhensible, surtout quand leur comportement nous met en danger, par exemple lors d'un dépassement à ras de nous.
Faut-il réagir ? hurler ? manifester notre couroux ? Ce réflexe créé par la peur est normal. Mais je doute qu'il apporte une solution, à savoir inciter l'autre à mieux conduire. Au contraire, notre manifestation de colère peut entraîner une réaction violente de la part de l'autre usager. Or une altercation serait-elle d'une quelconque utilité ? Ce n'est pas sur le bas-côté de la chaussée que l'on peut rappeler à un chauffard les règles de sécurité à respecter vis-à-vis d'un cycliste.
En tant que cycliste, nous n'avons d'autre choix que ronger notre frein. Dans le cas d'une infraction nous mettant en danger, nous pouvons toujours relever la plaque d'immatriculation et porter plainte, que la police ou la gendarmerie est tenue de recevoir (Code de procédure pénale, art. 15-3).
Autorisation pour le cycliste de franchir le feu rouge, en cédant le passage aux piétons et véhicules bénéficiant du feu vert. LE VELOMANE VINTAGE |
L'arrêt au feu rouge est emblématique, car nombre d'automobilistes nous reprochent de ne pas respecter ce signal. Dans certains cas, leur critique est justifiée. Mais parfois, il nous voient franchir le feu pour tourner à droite ou aller tout droit alors que cela est autorisé : depuis janvier 2012, les cyclistes sont autorisés à passer au le feu rouge lorsque, sous ce dernier, un "panonceau d'autorisation conditionnelle de franchissement" (ou "cédez-le-passage cycliste", référencé M12). Applicable depuis mars 2024 aux conducteurs d'engins de déplacement personnel motorisés (EDPM) et de cyclomobiles légers, ce franchissement est permis sous réserve de céder le passage aux piétons et aux véhicules bénéficiant du feu vert. Or je pense que nombre d'automobilistes ayant obtenu leur permis avant janvier 2012 ignorent ce droit dont peuvent se prévaloir les cyclistes, les conducteurs d'EDPM et de cyclomobiles légers.
Alors que faire ? Leur expliquer gentiment ?
Même si nul n'est censé ignorer la loi, une mise à jour des connaissances du Code de la route serait bien utile à certains automobilistes. Or aucun texte ne les oblige à suivre une telle formation. Quant aux cyclistes qui n'ont jamais eu à passer le permis de conduire, une courte formation en vélo-école aux règles de conduite serait toujours bénéfique.
A l'appel des associations MDB (Mieux se déplacer à bicyclette) et FUB (Fédération française des usagers à bicyclette), des rassemblements de citoyens et citoyennes ont eu lieu devant de nombreuses mairies de France, aujourd'hui. J'étais présent avec une quarantaine de personnes sur le parvis de la mairie de Vincennes (Val-de-Marne), pour la minute de silence en souvenir de Paul Varry, tué à vingt-sept ans par un chauffard à Paris, mardi.
Au-dessus de nous, sur l'immense porte du bâtiment, figurait la devise inscrite sur le fronton des édifices publics depuis le 14 juillet 1880 : "liberté, égalité, fraternité". Des notions qui, selon moi, devraient s'appliquer idéalement au partage de la chaussée.
Une minute de silence avec l'association Vincennes à vélo. |
L'égalité, c'est ce qui devrait prévaloir pour tous les usagers de la voie publique, soumis au Code de la route. Pour corriger l'insuffisance d'égalité dans bien des cas, ce code prévoit des dispositifs de compensation. Ainsi, parce qu'un cycliste démarre plus lentement au feu vert, parce qu'il est moins visible, des sas aux feux tricolores ont été créés. Ils permettent au cycliste de se placer devant les autres usagers, ainsi mieux vu et en mesure de démarrer plus vite. Hélas, ces sas sont trop souvent occupés par des voitures ou des scooters.
La fraternité, c'est ce qui devrait exister sur la route. Lorsque j'aperçois un cycliste réparant son engin sur le bas-côté, je lui demande s'il a les outils adéquats. (J'ai généralement l'outillage de base pour intervenir avec plaisir.) La fraternité entre cyclistes, je l'observe au feu rouge lorsque nous discutons spontanément. Le décès de Paul la renforcera, j'espère.
Lire aussi :
Un pneu risquant d'éclater présente un danger pour le cycliste, mais aussi les autres usagers. |
Le seul texte applicable en matière de pneus de cycle serait l’article R. 311-3 : "En cas d'infraction aux dispositions du présent titre ["Dispositions techniques" sur le véhicule, applicable au vélo], si le mauvais état du véhicule crée un danger important pour les autres usagers ou constitue une menace pour l'intégrité de la chaussée, l'immobilisation peut être prescrite (...)." Ainsi, l'agent verbalisateur qui estimerait que l'état des pneus présente un "danger important", comme l'éclatement, pourrait imposer au cycliste de laisser son vélo sur place en stationnement. Il remettrait au cycliste une fiche d'immobilisation. Cette immobilisation serait levée par l'agent, sur constatation que les pneus en mauvais état ont été remplacés par des pneus en bon état.
Toutefois, ce type de situation reste à mon avis assez théorique. Les procédures d'immobilisation portent généralement sur des véhicules à moteur. Le formulaire d'immobilisation est avant tout conçu pour eux, avec des espaces pour indiquer le numéro d'immatriculation, les références du certification d'immatriculation, etc.
Au sommaire du premier numéro, des itinéraires détaillés (1 000 km en tout), avec récits et photos, et des articles pratiques (le matériel de base ; comment réparer une crevaison,...) qui devraient aider les débutants à se lancer sur les petites routes en ayant confiance en eux-mêmes.
C'est écrit avec style et humour, comme son père, l'excellent 200 Magazine.
Le premier numéro porte sur le Finistère ; le prochain, en mars 2025, sera consacré à la Loire.
Traverse aurait peut-être gagné à être lancé au printemps. Car à l'approche de l'automne, les vélotouristes sont-ils toujours aussi motivés ?
Des parcours de vélo de route servis sur un plateau. C'est le souvenir que je garderai de mon séjour sur le causse (un plateau) de Gramat, dans le Lot. Chaque circuit, entre quarante-cinq et soixante-cinq kilomètres fut un moment de plaisir vélocipédique : des routes quasi désertes et sécurisantes* à peine larges pour que deux voitures se croisent, des forêts de chênes pubescents, des ruisseaux, des rivières (le Célé, la Dordogne), des falaises... Du plaisir, j'en ai pris sur mon vélo Origine, en partant avant huit heures du matin lorsque les biches traversent encore les prairies.
Chênes rafraichissants, près de Couzou. LE VELOMANE VINTAGE |
Un peu de souffrance, aussi. Que de bosses, dans ce paysage parfois desséché ! Ou plutôt des plongeons : une belle descente, un creux, une côte à gravir, et ainsi de suite. Avec, en récompense, une scène pittoresque comme celle qu'offre le village de Rocamadour (279 m d'altitude), sorte de carte postale en relief. Un autre circuit conduit, après trente kilomètres de faux-plat descendant, à Marcilhac-sur-Célé. Le village se dévoile, soudain, coincé entre de blanches et ocres falaises.
Plus haut, à Carlucet, je rencontre un couple de cyclotouristes allemands partis de Paris. Quelle prouesse. Ils cherchent une boulangerie car grimper, ça creuse. En une semaine, ce sont surtout des cyclotouristes comme eux, chargés de sacoches, que j'ai croisés, et peu de routiers aux maillots publicitaires
Envie de passer un séjour dans la région avec votre vélo ? Je vous recommande cet hébergement, au Bastit, à neuf kilomètres au sud de Gramat : bois-de-faral.com
* En évitant les deux principaux axes, la D807 et la D840.
En sortant de Marcilhac-sur-Célé. LE VELOMANE VINTAGE |
Le plaisir des routes désertes. LE VELOMANE VINTAGE |
Maigret et la péniche ? Maigret et le pêcheur ? Quel titre aurait choisi Simenon pour un roman si le canal latéral à l'Oise, près de Noyon, l'avait inspiré ? Quelle histoire aurait-il raconté s'il s'était trouvé à pédaler comme moi-même et mon ami Fabrice, deux cyclotouristes réunis ce 14 juillet ?
Car enfin ! nous avons trouvé un moment pour rouler ensemble... souvent deux de front car les routes sont ici quasi désertes. Entre forêts, collines, maisons en briques, châteaux et nécropoles de la Première Guerre mondiale, les routes picardes sont faites pour le cyclotourisme.
Au total cent-soixante kilomètres en deux jours, avec une étape à Blérancourt, à l'hostellerie Le Griffon. Un établissement que je recommande, où nous avons rangé nos vélos en sécurité pour la nuit. Le soir, un bon repas agrémenté d'un Saint-Nicolas-de-Bourgueil, en compagnie de notre ami Jean-Michel, qui nous a rejoints en voiture pour une visite de la région.
A Blérancourt se dresse le musée national de la Coopéraation franco-américaine, fondé par Anne Morgan, riche héritière américaine qui se mobilise dès 1914 en faveur des populations civiles françaises. Le conflit d'alors a laissé des marques sur bien des murs.
Le canal, entre Tergnier et Noyon. C'est long ! LE VELOMANE VINTAGE |
Ainsi chargées, nos machines avoisinent les vingt kilos chacune. Il faut les tirer, ces mémères, vers le sommet des bosses, comme celle de Coucy-le-Château (un magnifique point de vue, là-haut).
Sur le retour, nous longeons à nouveau le canal latéral à l'Oise, sur la véloroute Scandibérique de Tergnier à Noyon. Vingt-cinq kilomètres assez monotones, à fendre le vent, le nez dans le guidon, pressés d'arriver.
Cette portion du chemin de halage est moins pittoresque que celle du départ. Mais c'est peut-être là, réflexion faite, que Simenon aurait créé sa scène de crime ; il n'a pas de témoins.
Gravel tout terrain près de Folembray. LE VELOMANE VINTAGE |
Traces du passé à Clairoix. LE VELOMANE VINTAGE |
Se recueillir sur la route de Blérancourt. LE VELOMANE VINTAGE |
Il est là, l'Homme du Picardie ? LE VELOMANE VINTAGE |
Ce dimanche, au Pré-Saint-Germain (Seine-Saint-Denis), je file sur ma vieille randonneuse. A sept heures et demi, dans l'air frais, j'entends les roues libres d'autres cyclards bourdonner. Nous nous sommes levés tôt pour nous rassembler devant le Stolen Garage, un café-vélo qui propose des vélos sur mesure. Ce rendez-vous est organisé chaque mois par l'association Classics Challenge Cycling Club.
Casquette Mapei, visière relevée, le chef d'orchestre, François Paoletti, rédacteur en chef de 200 magazine, rappelle les consignes. Le peloton "Classic Challenge", des accros qui roulent pour la performance, partiront les premiers. Le groupe "Yellow", une vingtaine de cyclistes, que j'ai accepté d'encadrer bénévolement, avec Samuel et François, prendra la suite à huit heures trente. Objectif : pédaler jusqu'à Château-Thierry (Seine-et-Marne), à 105 km, avec retour en train.
"La vocation de la Yellow est simple : donner à toujours plus de gens l’envie et le goût des virées à vélo. Et pourquoi pas de rouler son premier 100 km", précise le site classicschallenge.cc. L'idée est de rouler tous ensemble, "mais si des cyclistes ne cessent d'accélerer, laissez-les partir", nous prévient François Paoletti.
Le départ est rapide. Samuel, qui fait office de capitaine de route, guide le paquet vers le canal de l'Ourcq. Une cassure, déjà. Puis regroupement au feu rouge.
Pour grimper, je passe au braquet d'asmathique. Photo : S. Doreau. |
Arrêt à Annet-sur-Marne. Je propose de former deux groupes : le premier aura la socquette légère, tandis que le second pédalera en facteur. Car je sens que, malgré l'esprit voulu pour la Yellow, à savoir rouler ensemble 100 km, certains ont envie de pédaler fort.
La suite du parcours est constitué de nombreuses bosses, de traversées de hameaux. Une petite grand-mère me sourit en haut d'une côte. Ce sourire m'encourage. Voir des cyclistes passer, c'est l'image du Tour de France, la joie dans les villages.
La Seine-et-Marne met rappelle l'Auvergne : des bois, des routes désertes, des vaches...
Dans l'effort, je sympathise avec Sahad et Wilhem, cyclistes au grand gabarit. Nous remplissons nos bidons dans les cimetières. Les côtes avalées sur des braquets d'asthmatiques nous dessèchent la gorge.
Wilhem, en haut de la bosse de la Ferté-sous-Jouarre. Souffrance dans les bosses. LE VELOMANE VINTAGE. |
Le talkie-walkie avec oreillette, fonctionnant sur Internet, que nous as remis l'organisateur, me permet de communiquer avec Samuel, qui ouvre la voie. Nous savons ainsi où nos groupes se situent. Sur son gravel Sobre à cintre plat, Samuel, habitué des Classics Challenges, a un bon coup de pédale. Dur de le suivre !
Sur ma randonneuse, je peine. En ce début d'après-midi, j'ai les grosses cuisses.
Château-Thierry, enfin. Un soda frais et hop ! dans le train avec mes camarades casqués.
Dans le wagon, nous parlons de vélo, forcément, et de code de la route, de voyage... Sahad nous montre une photo de son périple au Maroc en bivouac. Sur le cliché, il sourit devant sa tente plantée dans le désert. Admiration du groupe.
Une Yellow, c'est cinq heures de route assez exigeantes, de beaux paysages, et l'occasion de rencontrer des gens sympas. C'est bon à prendre ces temps-ci.
Lucien Van Impe, 1975. Premier maillot à pois du Tour de France. AFP. |
Ces motifs seraient inspirés du maillot que le pistard Henri Lemoine (1909-1991), dit "P'tit pois", arborait dans les années 1930. Mais bien avant, à l'orée du XXe siècle, le pistard Metzinger courait déjà sous une tunique à pois.
Les pois apparaissaient aussi hors de la piste, sur les sentiers boueux. Ainsi, Robert Oubron (1913-1989), champion de cyclo-cross, courait en maillot à pois dans les années 1930-1940.
Prix du Vél d'Hiv', 8 mars 1933, gagnants de l'américaine, [de g. à d.] : M. Lemoine, H. Lemoine, Choury. AGENCE ROL. |
Miroir des sports, 18 juin 1924. Source : Gallica. |
Robert Oubron, 1938. |
De toute la France, des cyclotouristes arrivés à Paris. LE VELOMANE VINTAGE |
Des cyclistes d'âge mûr, toujours heureux de pédaler. LE VELOMANE VINTAGE |
Toulouse-Paris par étapes, c'est possible ! LE VELOMANE VINTAGE |
Au départ, Tour de Romandie 1974. P.-A DUVOISIN |
En voir plus :
Photo 1 : large piste cyclable sur la route de Sainte-Anne. LE VELOMANE VINTAGE |
J'ai aussi apprécié le revêtement en bon état des chaussées et voies cyclables. Quasiment aucun nid de poule. Les inconditionnels du vélo de route en pneus de 23 à 28 cm rouleront avec joie.
Longer la côte, par exemple au coeur des marais de Mousterlin, se fait sur des chemins en revêtement stabilisé, inclus dans la voie 5 Bretagne. Amateurs de gravel et VTT, c'est fait pour vous. En revanche, à éviter si vous roulez sur vélo de route car des flaques d'eau se forment, maculant votre machine d'éclaboussures. Mais quelle paix, ici : aucun véhicule à moteur, juste les chant d'oiseaux (merles, rouges-gorges, mésanges...).
Photo 2. Le pont de Cornouaille. LE VELOMANE VINTAGE. |
La chapelle Notre-Dame-de-Vray-Secours, à Gouesnach. LE VELOMANE VINTAGE |
A Pleuven, la pluie claque sur ma veste en Gore-Tex. Pleuven, pluie, Pleuven, pluie...
La chapelle de Notre-Dame-de-Kerbader. LE VELOMANE VINTAGE |
A présent, c'est une piste cyclable, donc bien séparée de la chaussée, qui longe la départementale. Je pédale avec le sourire, malgré la flotte.
A Fouesnant, je me dirige au sud-est vers le Cap Coz, une bande de terre qui pointe vers la baie de la Forêt. Demi-tour vers Mousterlin et ses marais. La route se balade entre les prés. Une halte à la chapelle de Notre-Dame-de-Kerbader. A ses côtés, un vieil arbre aux branches crochues, comme dans un film d'horreur de la Hammer.
De retour à Bénodet, je croque une brioche croustillante arrosée de Perrier.
Paris, 1906 : tous à vélo ! |
Je croise des femmes, j'en dépasse, elles me dépassent. Tant mieux, c'est le signe que le vélo se développe pour le bénéfice commun : moins de pollution, une population en meilleure santé.
A lire :
Participer à l'essor du vélo, apprendre aux néophytes à pédaler en sécurité... C'est pour cela que je commence en mars prochain une formation d'animateur de mobilité à vélo (AMV), auprès du Centre national de formation du vélo (CNFV), à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).
Pour accéder à cette formation, en vue de l'obtention d'un certificat de qualification professionnelle (CQP), j'ai dû passer un "test d'habileté technique" au CNFV.
Mercredi 21 février dernier, nous étions onze passionnés de vélo âgés d'une vingtaine à une soixantaine d'années à nous rencontrer. Autour d'un café et de viennoiseries, Jean Savarino, directeur du CNFV, et son équipe – Isabelle Gautheron (directrice technique nationale), Julien Testu (chargé de mission) et Pascal Landais (formateur) – nous ont présenté le programme de la journée : le matin, installation du parcours avec les plots, puis répétition des exercices ; l'après-midi, passage de l'épreuve.
"Pas de pression", nous a répété l'équipe. Le test vise à s'assurer que les candidats à la formation sont suffisamment à l'aise sur un vélo pour pouvoir enseigner à des débutants les règles essentielles pour se déplacer en sécurité.
Dans le froid, sur nos vélos de ville, VTT, VTC, vélos de course au guidon droit, nous voici à slalomer entre des plots espacés d'un mètre, la roue avant passant d'un côté, la roue arrière de l'autre. C'est l'exercice le plus délicat... pour lequel je m'étais entraîné au bois de Vincennes depuis quelques semaines. La réussite de cet exercice réside dans le fort braquage de la roue avant. Le départ "en patinette" quant à lui n'est pas naturel. Il est requis lors du test car il faudra enseigner aux débutants la maîtrisent de l'équilibre, nous expliquent les formateurs.
Pour s’entraîner au slalom, des pierres en guise de plots. LE VELOMANE VINTAGE |
Pour clore la journée, la pluie survient et rince les traces de craie sur le parcours. Nous rangeons les plots, remontons sur nos vélos. Rendez-vous le 11 mars, pour la première semaine de formation !
En mars prochain, je commencerai à suivre une formation d'animateur de mobilité à vélo (AMV). Ce projet a pour origine une discussion que j'ai eue à un feu rouge avec une cycliste, rue de Rivoli, à Paris. La dame marquait l'arrêt, sac au dos, sur son VTT ancien équipé de sacoches. Je lui ai demandé si elle voyageait ainsi à vélo – les cyclotouristes me donnent envie de discuter avec eux. "Non, je me rends à la gare de Lyon pour prendre le train en direction de Voiron. Au chômage, je vais suivre suivre là-bas une formation d'animateur mobilité à vélo." En route vers un nouveau métier !
De retour chez moi, je me suis informé sur cette formation. Passionné de vélo, j'aime transmettre cet intérêt. Et qui sait ? cette formation pourrait me permettre un jour d'enseigner les rudiments de la circulation à vélo à des débutants, dans les écoles, en entreprise...
Cette formation peut être financée grâce à mon CPF (compte personnel de formation) ; autant en profiter car, au départ en retraite, ces droits seront perdus.
Une session est prévue près de chez moi, à partir de mars 2024, au Centre national de formation du vélo (CNFV), à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Alors, banco ! je me suis inscrit.
Parmi ses vélos, mon père avait son favori : un VTT MBK Aventure, qu'il avait dû acheter à la fin des années 1980. Combien de fois l'ai-je vu dessus, parfois avec un panier pour mettre son chien. En mars, cela fera cinq ans que mon cher père est mort. Ce week-end, je me suis décidé à remettre son vélo en état.
Le MBK Aventure de mon père prend l'air glacé du bois de Vincennes. LE VELOMANE VINTAGE |
Ce compagnon d'acier rouge et noir, mon père l'a piloté sur les routes de Seine-et-Marne. Le visage au vent, les muscles chauds, il respirait à pleins poumons. C'était un de ses petits moments de la vie favori.
Paris se transforme au bénéfice du vélo. Le nombre de magasins et/ou réparateurs de bicyclettes est passé de 86 établissements en 2014 à 247 en 2023, observe l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR) dans son enquête triannuelle réalisée en partenariat avec la Ville de Paris et la chambre de commerce et d’industrie de Paris. L'APUR note : "Alors que l’augmentation du nombre de magasins sur deux ans et demi est de 39 %, le taux de rotation est assez important (25 %), ce qui indique un dynamisme de ce secteur."
La municipalité a contribué à cet essor, d'une part en encourageant la location de vélos en libre service, d'autre part en développant le réseau de pistes cyclables, dont 60 km de « coronapistes » pérennisées. Depuis 2020, la fréquentation annuelle des aménagements cyclables a augmenté de 27 %.
Certains quartiers ont connu de nombreuses implantations de commerces de cycle, comme dans le 11e arrondissement et le quartier des Batignolles, à la différence d'arrondissements de l’Ouest ou périphériques (7e, 8e, 16e).
Un quart de ces commerces dépend d’un réseau d’enseigne. Les trois plus implantés sont Ecx.fr (9 magasins), Cyclable (8 magasins) et En selle Marcel (6 magasins).
Evolution 202-2023 : + 38,8 %
- Maintien de l'activité : 150
- Créations : 97
- Disparitions : 28
Lire l'étude : Les commerces à Paris en 2023 | Apur
Souffrant d'un cancer, à soixante-trois ans, Jean-Louis Boudart est alité. Sur l'écran de télévision, dans sa chambre d'hôpital, des images de la Loire, au cours du Tour de France, passent. Il reconnaît la région de son enfance, qu'il parcourait à vélo. L'ex-journaliste a "une pensée folle" : s'il retrouvait un jour l'énergie suffisante pour animer ses jambes et faire battre son coeur, il se fait la promesse de repartir à vélo et suivre la Loire, le plus long fleuve de France.
Promesse tenue. A soixante-quatre ans, sur son vélo gravel, Jean-Louis Boudart remonte la Loire en un peu moins d'un printemps, de sa source en Ardèche jusqu'à Saint-Nazaire. Son voyage est ponctué de rencontres, avec des cyclistes, dont l'ex-coureur pro Jean-Pierre Danguillaume, des villageois, moines, agriculteurs, pêcheurs (sur bateau à fond plat)...Cet ouvrage est à la fois un reportage (description des paysages, des routes, des rencontres, des sensations...) et un guide. Chapitré par étape, il constitue une base documentaire pour celui ou celle qui souhaite parcourir l'itinéraire en totalité (1 000 kilomètres) ou en partie. Un voyage que j'ai envie de faire, avec ce livre dans la sacoche.
La Loire à vélo, Jean-Louis Boudart, éd. Transboréal, 275 pages.
Courte biographie de l'auteur sur le site de son éditeur