A l'heure des casquettes cyclistes belges d'hiver

L'hiver est arrivé, c'est l'occasion de parler des casquettes cyclistes dites "belges". Vous savez, ces casquettes avec une bande de tricot pour les oreilles. Ma petite collection inclut quatre nouveaux exemplaires.

Mes casquettes belges cyclistes vintage d'hiver

La température descend, je sors mes équipements d'hiver. Pour la tête, j'ai mes favoris : des casquettes d'hiver dites "belges". Ces couvre-chefs vintage étaient portés dans les années 1970 à 1990. Elles sont bien pratiques, avec le rabat de tricot sur les oreilles et la visière contre le soleil ou la pluie. La publicité en flocage ou broderie sur la visière, c'est la classe.

Eddy Merckx portait la casquette d'hiver belge Molteni

E. Merckx avec sa casquette d'hiver
à l'envers. Roue voilée ?

Ah ! ces fameuses casquettes cyclistes d'hiver, en acrylique ou en laine, que l'on ne voit plus guère dans les pelotons - c'est pourquoi on peut les qualifier de vintage. Aussi, appelées "casquettes belges", ces bonnets à visière étaient portés par les professionnels, notamment Eddy Merckx. J'ai découvert deux photos du cannibale ainsi couvert, sur un forum Francetv.fr qui lui est consacré. Les photos datent de la période Molteni.

A lire aussi :
- Mes casquettes belges cyclistes vintage d'hiver ;
- La casquette cycliste d'hiver vintage.

Eddy Merckx à l'entraînement en hiver,
sous sa casquette belge (source : Velominati).

Eddy Merckx, en casquette belge Molteni.

Eddy Merckx, le casque sous la casquette de laine.

La méconnue casquette de pluie cycliste vintage

Sous la pluie, jadis, les coureurs cyclistes abaissaient la visière de leur casquette. C'était une simple casquette de coton, vite trempée mais dont la visière protégeait les yeux. Dans les années 1980, des casquettes de pluie apparurent : en nylon, doublées (donc plus chaudes que les casquettes de coton), elles offraient une résistance à l'eau... du moins pendant un certain moment.

Des casquettes cyclistes vintage italiennes à la mode belge

En cette saison froide, sur le vélo, couvrons nos têtes et nos oreilles. La casquette d'hiver à rabat, dite "casquette belge", fut créée pour cela. Voici trois exemplaires du début des années 1980, à l'état neuf, sous sachet : 

Des casquettes cyclistes d'hiver
sorties du stock. LEVELOMANE VINTAGE

- une Inoxpran (équipe ayant couru de 1979 à 1983, avec Giovanni Battaglin) ;

- une Sanson (équipe des années 1976-1980, avec Franscesco Moser) ;

- une Gis (équipe de 1978-1991, avec Marino Basso, Roger De Vlaeminck, Franscesco Moser). 

Ces équipes italiennes ayant du succès, les magasins de cycles proposaient ces articles, ainsi que les maillots assortis. 

Un conseil si vous possédez ce type de casquette : lavez-la à la main, car le passage en machine risque de briser la visière en armature de plastique. Vous pouvez en revanche laver en machine (30° C max.) les modèles dont la visière est en simple tricot.

Lire les autres articles sur les casquettes belges.

La casquette cycliste d'hiver vintage belge

Une bande de tricot qui recouvre les oreilles, une petite visière molle : voici la casquette cycliste d'hiver dite "belge" ! A mi-chemin entre la gâpette en coton et le bonnet en laine, ce couvre-chef se fait rare dans les pelotons.

Rik Van Looy, sous sa casquette belge,
à l'entraînement. Années 1960.

Bien avant d'être employées par les coureurs dans les années 1960, ces casquettes étaient, dans une forme très proche, distribuées aux soldats américains lors de la Seconde Guerre mondiale. Lancées en 1942, elles étaient nommées Jeep caps. Comme les cyclistes, les militaires pouvaient les porter sous le casque. Dans le film Le Jour le plus long, Henry Fonda en a une lorsqu'il débarque à Utah Beach (photo).

Henri Fonda sous sa Jeep cap.

D'après les photos anciennes, la casquette belge apparaîtrait dans les pelotons cyclistes dans les années 1960. Elle y tient sa place jusque dans les années 1990 où le casque rigide et le sous-casque, le bonnet en fourrure polaire, le bandeau ou encore le cache-oreilles la remplacent. Seuls quelques quelques vétérans fidèles à leur vieil équipement portent encore cette casquette, de même que certains adeptes du pignon fixe, de la nouvelle génération, ou des passionnés de cycles anciens.

Coureur de l'équipe Carpano-Coppi, vers 1957, avec
une casquette belge. Probablement le belge Jean Adriaenssens.

Je possède plusieurs casquettes d'hiver, confectionnées en acrylique, dont ma petite Lejeune que je portais déjà en 1974 à huit ans et une Campagnolo noire avec la bande de tricot arc-en-ciel. La visière de cette casquette me tombe souvent dans les yeux, c'est pourquoi je la porte à l'envers, comme Ghislain Lambert à l'entraînement (Benoît Poelvoorde dans Le Vélo de Ghislain Lambert).

Utile visière
Je porte le plus souvent un casque par-dessus la casquette, ce qui me fait une grosse tête. Il faut voir la dégaine, quand il fait froid, de retour à la maison, avec la goutte au nez ! Néanmoins, ces casquettes tiennent chaud. Avantage par rapport au bonnet : la visière occulte le soleil et protège un peu de la pluie. L'idéal serait qu'elle soit rigide. La bande de tricot peut quant à elle se relever lorsque la température monte.

Les modèles d'époque sont assez rares et se monnayent sur le Web autour de 25 euros, voire plus lorsqu'une marque est imprimée. Toutefois, certains fabricants - Décathlon, Rapha, Castelli... - en produisent toujours, parfois en matières modernes comme la membrane.

Vue la météo, ne rangez pas encore votre casquette d'hiver !

Lire aussi : Mes casquettes belges cyclistes vintage d'hiver

Poulidor, coureur français à casquette belge.

Pierre Tosi, 1975.

Oui, la casquette belge se porte aussi
à l'envers. Roger De Vlaeminck.

Ma casquette cycliste d'hiver Peugeot bleue

Une casquette d'hiver Peugeot bleue et blanche, des années 1975-1980, vient de rejoindre ma collection. J'affectionne ces casquettes dites "belges" que quasiment plus personne ne porte. Le casque en polystyrène et le bonnet les ont détrônés depuis une dizaine d'années.

Vélo : à chaque pratique, sa terminologie

J'aime les vélos italiens et les casquettes belges, mais je défends l'usage de la langue française. "Vélo de route", "vélo de course" : c'est français, ça. "VTT", aussi ; ce terme est entré dans le dictionnaire Le Grand Robert de la langue française en 1988, suivi par son dérivé, "vététiste" ou "VTTiste" en 1989.

De Vlaeminck et Moser : les Sanson glacés en casquettes belges

La casquette belge cycliste se porte de deux manières : la visière derrière (comme Roger De Vlaeminck) ou la visière devant (comme Francesco Moser). 

Le champion cycliste Rik Van Looy est mort

 L'Empereur d'Herentals est mort, vive l'Empereur ! Rik Van Looy, champion cycliste belge aux 482 victoires, est mort mercredi 18 décembre 2024 à 90 ans.

Van Looy et ses manettes

au cintre.

Double champion du monde sur route (1960 et 1961), il est le premier à remporter les cinq grandes classiques : Milan-San Remo en 1958 ; le Tour des Flandres en 1959 et 1962 ; Paris-Roubaix en 1961, 1962 et 1965 ; Liège-Bastogne-Liège en 1961 ; le Tour de Lombardie en 1959.

Van Looy fut le leader de célèbres équipes telles que Faema (dans laquelle Eddy Merckx fera partie de ses coéquipiers), Flandria ou Solo-Superia.

Manettes au cintre

Coureur professionnel de 1953 à 1970, il avait la particularité de disposer de manettes de dérailleur au cintre, pratiques pour le sprint dont il était un spécialiste. Ce type de manettes, utilisées jadis en cyclo-cross, sera employé plus tard par le grimpeur José Manuel Fuente (1945-1996). 

Van Looy, vainqueur de courses d'un jour, gagne en 1962 "autant en une soirée que Charles Aznavour", commente le journaliste Marc Jeuniau dans un reportage sur l'entraînement en vacances d'hiver du coureur flamand (voir aussi photo plus bas). "En dehors de la bicyclette, souligne Marc Jeuniau, Van Looy a deux passions" : les cigarettes (quatre à cinq par jour !) et le football (supporteur du sporting d'Anderlecht). A cette époque, le champion dort onze heures par nuit. 

Il repose dorénavant en paix.

Reportage publié dans Miroir du cyclisme, février 1962.

Van Looy et sa garde en Italie. Entraînement d'hiver
avec les casquettes belges. Un reportage de 1962.

Rik Van Looy et Eddy Merckx, l'Empereur et le Cannibale.

Interview : Pierre Tosi, ex-coureur professionnel

De 1972 à 1977, Pierre Tosi a été coureur cycliste professionnel. Il a partagé la route sur les grandes classiques avec les athlètes de cette époque, comme Eddy Merckx. Vacciné avec un rayon de bicyclette, Pierre a n'a jamais arrêté le vélo. A 63 ans, il s'est même replongé dans l'ambiance de ses années "maillots en laine", en participant à l'Anjou vélo vintage 2013. Souvenirs et impressions après la rando de 87 kilomètres.

Tenues d'hiver pour l'équipe cycliste Bic

Lucien Aimar et Julio Jimenez,
en survêtement Bic, 1967

De 1967 à 1974, l'équipe Bic marqua le cyclisme professionnel. De grands champions portèrent le fameux maillot orange, dont Jacques Anquetil, Luis Ocaña et Jan Janssen.

Au cours des années, le dessin du maillot resta quasiment le même, à la différence des casquettes (bandes orange sur fond blanc ; fond totalement orange ; panneaux oranges et blancs...).

Comme nous sommes en hiver, j'ai sélectionné quelques photos de coureurs en tenue chaude Bic : maillots à manches longues, casquettes en tricot dites "belges"...

Lire aussi : Bobet, Anquetil et Poulidor en knickers

J. Agostinho, casquette belge
d'hiver Bic.

 

Leif Mortensen, casquette
et maillot Bic d'hiver

Luis Ocana, casquette et maillot
Bic d'hiver

Gerben Karsten, Bic

Jean-Marie Leblanc et Leif Mortensen,
entraînement en knickers et maillot Bic.

Le cyclo-cross du Mée-sur-Seine vers 1980

Une compétition de cyclo-cross a lieu chaque année au Mée-sur-Seine (Seine-et-Marne). Un film amateur sur cette course, tourné en 1980 ou 1981, est diffusé sur YouTube. Ce document montre les exploits de plusieurs ex-pros, dont MM. Chassang (champion de France de cyclo-cross), Pescheux, Ovion, Bondu, Bourreau, Martinez, Legeau, Thévenard, Gallopin...