20 novembre 2016

Vent fort : y aura-t-il des éventails de cyclistes ?

Ce matin, de la pluie et des rafales de vent (36 km/h autour de Paris). Est-il prudent de sortir à vélo ? Opter pour un footing ? Ne vaut-il pas mieux rester chez soi ? sur le home-trainer ? Ces bourrasques matinales rappellent cette expression du langage cycliste : "rouler en éventail".

L'équipe Bic, contrainte de former deux éventails.
C'est, selon Pierre Chany*, "un ordre de combat qui conduit les coureurs à barrer la route sur toute sa largeur [NDR : dans une compétition officielle, sur route sécurisée], dans un plan incliné selon l'angle du vent, à se protéger mutuellement, et à tour de rôle. Le premier de la lignée roule durant deux cents mètres, passe le relais au suivant, et va immédiatement s'abriter dans la file. Le vol des cigognes inspire cette géométrie. Les routes permettent généralement la formation d'éventails de sept à treize coureurs (...)".

Bordure
Eventails de cyclistes Minialux.
Cette expression en appelle une autre, expliquée par Paul Fabre** : "la bordure". "Au-delà (...) du dernier coureur de l'éventail, tout autre est dans l'impossibilité d'y prendre place et est donc obligé de rouler sur le bas-côté de la route : il est alors dans la bordure ; on dit aussi qu'il est borduré. Quand on ne peut trouver place dans l'éventail, on s'efforce d'entrer dans un second ou dans un troisième ; mais c'est dans le premier que se trouvent, sauf accident, les meilleurs." Paul Fabre observe toutefois que le mot bordure est pris de plus en plus souvent pour éventail.

* Arriva Coppi ou les rendez-vous du cyclisme, éd. La Table ronde.
** Expressions du cyclisme, éd. Bonneton.



Des bordures de cyclistes, Tour de France 1958.
Eventails sur le Tour de France 1958.
Cela a l'air dur, en particulier pour le coureur dans la bordure, à gauche.


Eventails en ordre de bataille, Paris-Roubaix 1938.
Speicher en tête de l'éventail, 1934.