13 mai 2016

Cyclo vintage, le premier magazine français sur le vélo ancien

Gonflées, les éditions Riva. La société spécialisée dans les magazines de loisirs - trente titres, dont Cyclo Sport et Cyclo Coach -, lance Cyclo vintage, au prix de 4,95 euros. Créer un bimestriel sur ce thème est osé, le marché de la presse cycliste étant très concurrentiel (voir les chiffres plus bas).


Bernard Hinault, au Tour de Rance,
à la une de Cyclo vintage
Au kiosque à journaux, ce matin, entre Le Cycle, Top Vélo, etc., quelques exemplaires de Cyclo vintage attendaient l'acheteur. En première de couverture, une photo récente de Bernard Hinault en maillot Renault, souriant. En opposition aux sujets sur le dopage biologique ou mécanique qui ternissent l'image du cyclisme, le journal parle des "vraies valeurs" : l'acier, les manettes au cadre, les cale-pieds...

Au sommaire des 84 pages : une revue du matériel rétro fabriqué aujourd'hui ; une présentation de vélos d'époque (dont le Stella de Bobet) ; plusieurs portraits (une pratiquante de fixie, G. Marcarini, le marchand de maillots rétro, Lucien Aimar...) ; des papiers sur les randos vintage (le Tour de Rance, l'Anjou vélo vintage, l'Eroica...)...

Quelques critiques
Les membres du forum Tonton Vélo (des spécialistes du vélo ancien) ont cependant relevé plusieurs erreurs de fond. Cyclo Vintage présente le vélo Terrot sur lequel Bottecchia gagna le Tour de France 1924, alors qu'il roulait sur un Automoto. Idem pour le vélo Gitan de Bartali, présenté comme celui de son Tour 1948, alors qu'il utilisait un Legnano. Enfin, le Stella de Bobet photographié comporte un pédalier en acier à clavettes, "alors que pour ses trois Tours de France victorieux, il utilisait des Stronglight en dural à emmanchement carré", fait remarquer un membre du forum.

Par ailleurs, sur le plan rédactionnel, la qualité du magazine est assez faible : coquilles, phrases longues, style plat... Idem pour les photos, pas très originales. Rien à voir avec 200, le vélo de route autrement, qui brille par l'originalité de ses angles, de ses sujets, le style de ses journalistes et ses photos.

Néanmoins, je salue l'initiative de Riva, en espérant que le titre durera. Le fait qu'une revue sur le vélo vintage existe atteste de l'engouement pour ce style de cyclisme. Les amateurs de voitures anciennes ont leurs journaux, nous aussi maintenant !

Reste à savoir comment Cyclo vintage évoluera : des articles sur la mécanique ? sur la fabrication des maillots ? des portraits de collectionneurs ? de bonnes adresses ? Le développement du titre reposera-t-il aussi sur le numérique ? Lecture sur tablette, site Web...

Autre question : un titre concurrent émergera-t-il ?