J'ai reçu des chocolats, délicate attention d'une famille
que je ne connaissais pas jusqu'à la semaine dernière. Cette semaine-là, mercredi, à l'aube, j'effectuais un footing le long du bois de Vincennes. Entre
chien et loup, à sept heures trente, la visibilité étant faible, je préférais courir à pied plutôt que pédaler. Au bout de trois kilomètres, j'aperçus
un VTT, éclairage clignotant, posé contre un poteau.
Près du vélo, un homme casqué allongé sur le côté,
téléphonant. Curieuse position. Je m'approchai : ce cycliste
avait chuté sur la piste cyclable ; immobilisé, il souffrait de la jambe.
L'infortuné venait d'appeler les pompiers et prévenait son employeur.
Séparateur de piste cyclable non signalisé en novembre 2017 ! |
Je tirai délicatement la victime hors de la piste, sur
l'herbe. L'homme m'expliqua qu'il avait été surpris par le bourrelet en béton
séparant la piste cyclable de la chaussée. En le frôlant, il avait basculé et
était retombé sur la jambe. Cet aménagement destiné à protéger les cyclistes des voitures
constitue aussi un danger lorsqu'il n'est pas signalé. Dans le présent cas, le plot en plastique signalant le séparateur avait disparu (photos).
Un plot signalait le séparateur en 2014. |
A l'arrivée des secours, je proposai au blessé de garder
son vélo au cas où les pompiers refuseraient de l'emporter dans leur camion. Refus que confirmèrent les sauveteurs.
Atteint d'une double fracture du péroné (l'os
situé derrière le tibia), après quelques jours d'hospitalisation, le cycliste est rentré chez lui. Deux mois au moins d'immobilisation !
Je me suis rendu chez le blessé pour lui restituer son vélo. Lui et ses proches m'ont chaleureusement accueilli, m'offrant une boîte de chocolats.
Je tirerai deux enseignements de cette expérience :
1. Attention aux pistes et bandes cyclables, qui recèlent parfois des pièges.
2. Les pompiers ne prennent pas les vélos des accidentés.