Quand le mistral souffle, en Provence, le cycliste se fait petit. Un matin, j'ai rencontré ce vent du Nord, près d'Aureille, dans les Alpilles (Bouches-du-Rhône). Sur mon vélo, je n'en menais pas large. J'étais comme un cycliste miniature en zamac : un coup de vent brutal et hop ! à terre.
Les bourrasques qui me giflaient me contraignaient à de soudains écarts. Rouler en peleton dans ces conditions eût été risqué. De face, le mistral me freinait en un sur-place involontaire, sur la D5, route menant de Maussane-les-Alpilles à Saint-Rémy-de-Provence. Ce petit col (243 m d'altitude au dernier virage), dans le sens sud-nord, comporte une voie cyclable rendant l'ascension plus sûre.
Déséquilibré par le vent, je saisissais fébrilement mon bidon, avalais deux gorgées et replaçais l'ustensile illico presto dans son support. Numéro d'équilibriste au maillot Miko - Supéria - De Gribaldy. En grimpant à 15 km/h, sous le Mistral, je n'en menais pas large.