Robert et Pierre ont grimpé leur dernier col en mars dernier. Dernières heures de souffrance, le corps brûlant, avec l'envie de monter enfin dans le camion-balai. La forte pente oscillait à l'ombre d'une sombre forêt de grands sapins. A chaque virage, ils croyaient en avoir fini. A chaque virage, ils devaient relancer. Ultimes coups de pédale.
Le sommet a surgi. Le temps était venu avec, bientôt, le soulagement. Robert a basculé le premier, abasourdi, Pierre l'a suivi, à demi conscient.
Sur ce versant de la montagne, imaginons une douce descente ensoleillée. Le soleil qu'ils aiment tant réchauffe leur âme. Imaginons-les se laissant conduire par la route qui traverse la prairie. L'air sent le printemps. Voyons-les entrer dans un village aux pierres blanches. Pourquoi se presser ? Le cyclotourisme, cela repose. A l'ombre des platanes, sur la terrasse d'un petit café, quelle surprise ! leurs pères les attendent. Cyclistes aussi, ils ont posé leurs bicyclettes contre un muret. Tous quatre ont tant de choses à se raconter.
Une douce descente ensolleillée.
(LE VELOMANE VINTAGE)
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