Les sorties automnales à vélo nous donnent l'occasion d'apercevoir des chasseurs. En Seine-et-Marne, un dimanche matin, notre peloton glissait le long des camionnettes garées en lisière de forêts. Nos autres, hommes-casqués-selle-dans-le-derrière, frôlions des hommes-camouflés-fusils-à-l'épaule. Nous n'en menions pas large en lisant les panneaux "action de chasse".
Le cycliste flingue
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Le trophée : des fourches
en guise de bois (Bhovey.com). |
Cyclistes et chasseurs ont toutefois des points commun. Ils portent un gilet rétroréfléchissant, orange pour l'un, jaune pour l'autre. Ils sont prédateurs : le chasseur course le sanglier, le peloton "chasse" les échappés. Ils sont soigneux : le chasseur nettoie son fusil, le cycliste huile sa chaîne. Ils sont offensifs : le chasseur fait feu sur le chevreuil, le cycliste "flingue" ses adversaires.
Le cycliste pacifique
Néanmoins, le cycliste s'oppose sur un point capital au chasseur : il ne fait pas de mal au lapin de garenne. René Fallet, dans
Le Vélo, s'adressait au mammifère ainsi : "
N'aie pas peur, lapin (...), je ne suis qu'un vélo, ce n'est pas méchant, un vélo. Apprends que ma roue avant, autant que possible, évite jusqu'aux insectes , jusqu'aux limaces (...). Je roule pour vous, ce matin, sur le versant vert de la vie."
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Soyez vu des chasseurs : pédalez en jaune rétroréfléchissant ! (photo Roo Fowler/Cycling Weekly). |