30 juin 2024

La Yellow vers Château-Thierry sur les chapeaux de roues

Ce dimanche, au Pré-Saint-Germain (Seine-Saint-Denis), je file sur ma vieille randonneuse. A sept heures et demi, dans l'air frais, j'entends les roues libres d'autres cyclards bourdonner. Nous nous sommes levés tôt pour nous rassembler devant le Stolen Garage, un café-vélo qui propose des vélos sur mesure. Ce rendez-vous est organisé chaque mois par l'association Classics Challenge Cycling Club. 

Casquette Mapei, visière relevée, le chef d'orchestre, François Paoletti, rédacteur en chef de 200 magazine, rappelle les consignes. Le peloton "Classic Challenge", des accros qui roulent pour la performance, partiront les premiers. Le groupe "Yellow", une vingtaine de cyclistes, que j'ai accepté d'encadrer bénévolement, avec Samuel et François, prendra la suite à huit heures trente. Objectif : pédaler jusqu'à Château-Thierry (Seine-et-Marne), à 105 km, avec retour en train.

Le goût des virées

"La vocation de la Yellow est simple : donner à toujours plus de gens l’envie et le goût des virées à vélo. Et pourquoi pas de rouler son premier 100 km", précise le site classicschallenge.cc. L'idée est de rouler tous ensemble, "mais si des cyclistes ne cessent d'accélerer, laissez-les partir", nous prévient François Paoletti.

Le départ est rapide. Samuel, qui fait office de capitaine de route, guide le paquet vers le canal de l'Ourcq. Une cassure, déjà. Puis regroupement au feu rouge.

Pour grimper, je passe au braquet d'asmathique. Photo : S. Doreau.
Le long du canal de l'Ourcq, le peloton en file indienne accélère. Nouvelles cassures, groupe en pointillés. Je cherche mon sifflet, souffle en rattrapant les premiers pour leur demander de ralentir. 

Arrêt à Annet-sur-Marne. Je propose de former deux groupes : le premier aura la socquette légère, tandis que le second pédalera en facteur. Car je sens que, malgré l'esprit voulu pour la Yellow, à savoir rouler ensemble 100 km, certains ont envie de pédaler fort. 

La suite du parcours est constitué de nombreuses bosses, de traversées de hameaux. Une petite grand-mère me sourit en haut d'une côte. Ce sourire m'encourage. Voir des cyclistes passer, c'est l'image du Tour de France, la joie dans les villages.

La Seine-et-Marne met rappelle l'Auvergne : des bois, des routes désertes, des vaches... 

Dans l'effort, je sympathise avec Sahad et Wilhem, cyclistes au grand gabarit. Nous remplissons nos bidons dans les cimetières. Les côtes avalées sur des braquets d'asthmatiques nous dessèchent la gorge. 

Wilhem, en haut de la bosse de la Ferté-sous-Jouarre.
Souffrance dans les bosses. LE VELOMANE VINTAGE.

Le talkie-walkie avec oreillette, fonctionnant sur Internet, que nous as remis l'organisateur, me permet de communiquer avec Samuel, qui ouvre la voie. Nous savons ainsi où nos groupes se situent. Sur son gravel Sobre à cintre plat, Samuel, habitué des Classics Challenges, a un bon coup de pédale. Dur de le suivre !

Sur ma randonneuse, je peine. En ce début d'après-midi, j'ai les grosses cuisses. 

Discussions

Château-Thierry, enfin. Un soda frais et hop ! dans le train avec mes camarades casqués. 

Dans le wagon, nous parlons de vélo, forcément, et de code de la route, de voyage... Sahad nous montre une photo de son périple au Maroc en bivouac. Sur le cliché, il sourit devant sa tente plantée dans le désert. Admiration du groupe.

Une Yellow, c'est cinq heures de route assez exigeantes, de beaux paysages, et l'occasion de rencontrer des gens sympas. C'est bon à prendre ces temps-ci.