21 mars 2020

Coronavirus : la résignation du cycliste

Il faut s'y résoudre : le Covid-19 met le cyclisme, en tant qu'exercice physique en plein air, entre parenthèses. L'obligation de rester chez soi édictée par le gouvernement en cette période d'épidémie cadenasse nos bicyclettes, ces machines de liberté. Les "déplacements brefs, à proximité du domicile, liés à l'activité physique individuelle", dérogatoires au confinement, et prévus par un décret du 16 mars, sont incompatibles avec "la pratique communément admise" du sport cycliste, selon un communiqué de la FFC (Fédération française de cyclisme). C'est vrai, le cyclisme, en tout cas sur route, implique de pédaler longtemps et loin.

vélo home-trainer
Confinement : éviter de pédaler dehors.
(LE VELOMANE VINTAGE)
Néanmoins, il est tout aussi bénéfique pour l'esprit et le corps de consacrer au vélo ne serait-ce qu'une heure. "Tourner les jambes", s'aérer sous les chants d'oiseaux, quel beau programme pour un amoureux de la nature. Mais aujourd'hui, et pour quelque temps, mieux vaut s'abstenir.

Des arrêtés d'interdictions
La pression réglementaire monte. Sortir s'exercer, c'est trente minutes maximum, selon un communiqué de la préfecture de la Drôme, administration qui menace de prendre un arrêté plus restrictif au cas où les mesures de confinement ne seraient pas respectées. L'absence de sens civique, l'indiscipline de certains citoyens conduisent les pouvoirs publics à réduire davantage la liberté d'aller et venir. Dans le Val-de-Marne, un arrêté préfectoral du 19 mars interdit l'accès, notamment, aux bois, forêts et bords de Marne, du 21 au 31 mars inclus. Dans un communiqué de presse conjoint, la maire de Paris et le préfet de Police ont prévenu que dans les bois de Boulogne et de Vincennes, "les forces de l’ordre assureront des contrôles stricts des motifs de déplacement privé (...). Si cet appel à la responsabilité ne porte pas ses fruits, le préfet de police, garant de la sécurité des Parisiens, prendra alors toutes les mesures utiles pour interdire l’accès aux lieux les plus fréquentés.

Civisme
Depuis l'entrée en vigueur du confinement, le 17 mars à midi, je n'ai plus fait de vélo. Ma dernière petite sortie remonte à l'aube de ce jour-là. J'ai cru un moment pouvoir encore rouler, en respectant à la lettre les dispositions du décret du 16 mars (attestation de déplacement dérogatoire complétée, petite sortie, pas trop loin…). Finalement, je me suis résigné. Moins par crainte d'être en infraction (une amende forfaitaire de 135 euros, quand même) que par civisme. S'abstenir de pédaler dehors, hormis pour aller travailler lorsque le télétravail est impossible, c'est éviter de prendre le risque de chuter et de mobiliser les services de secours.

C'est pourquoi, j'ai remonté mon home-trainer. Comme de nombreux autres cyclistes, je pédale à domicile en attendant que le virus abandonne la course.

Lire mes autres articles sur le vélo et le coronavirus