Le Code de la route inadapté au vélo de course

Jadis, ce que l'on appelle aujourd'hui "vélo de route" était nommé "vélo de course". Cadre droit, cintre à la Gimondi ou à la Merckx, roues de 700, absence de garde-boue... Compétiteur ou cycliste du dimanche, notre machine ressemblait à celles des coureurs professionnels. Elle devait couper l'air, être légère...

Exit la sonnette
La chasse aux grammes superflus passait par l'exclusion des garde-boue, parfois par le perçage des pédaliers... D'autres mesures étaient moins anodines, puisqu'elles contrevenaient au Code de la route : absence de phare avant et arrière (pallié par le port d'une lampe Atuvu attachée au bras ou à la jambe), exit les catadioptres, exit la sonnette...

Les pratiquants du "vélo de route", aujourd'hui, font de même. Qui roule avec des catadioptres (devant, derrière, sur les rayons et... sur les pédales automatiques) ? Qui fait tinter une sonnette (on préfère faire claquer les manettes de frein à l'approche des piétons) ? Seul un éclairage amovible, avant et arrière, est observé chez les plus prudents, qui roulent tôt ou tard en hiver, souvent en tenue sombre.

Pédales automatiques avec catadioptres

Pédale de ville Shimano SPD
à catadioptre.

Le Code de la route pourrait être modifié en tenant compte des équipements et des usages. S'agissant des équipements, faut-il encore imposer les catadioptres sur les pédales ? "La dernière fois que j'ai appuyé sur des pédales automatiques avec catadioptres oranges intégrés, c'était dans un rêve et une licorne courait dans le champ à côté", écrit Thierry Ceranito dans 200 n° 15. Je propose donc que le Code crée une exception pour les pédales automatiques. A moins que les constructeurs de pédales pour vélos de route ne fassent comme Shimano qui a lancé des pédales SPD à catadioptres (photo).

L'usage commanderait aussi de créer des exceptions à l'obligation d'être muni des catadioptres avant, arrière et latéraux lorsque le cycliste roule en plein jour.