24 août 2019

A vélo le long de l'Ibie desséchée

J'ai l'impression de n'avoir jamais autant souffert à vélo. Cette sortie de 78 km en vallée de l'Ibie, dans le Vivarais (Ardèche), m'a donné bien du mal. La boucle est celle de la randonnée des vignerons ardéchois, à laquelle j'avais participé en 2018. De beaux villages (Balazuc, Rochecolombe, Saint-Maurice-d'Ibie, Les Salelles), de belles bosses (Balazuc, Chauzon), une longue route peu fréquentée le long de l'Ibie : ce parcours, qui emprunte une partie de tracé de l'Ardéchoise, est varié.

Sécheresse
Les poissons survivront-ils dans les mares du lit de l'Ibie ?
LE VELOMANE VINTAGE

Vallée de l'Ibie
Les vignes encore vertes du Vivarais.
LE VELOMANE VINTAGE
Bien que parti vers huit heures et demie, j'ai ressenti la chaleur tout au long de la sortie, constatant combien le département souffre de la sécheresse. Les collines surplombant Balazuc sont par endroits calcinées sinon jaunies : un paysage de western.

Rivière à sec
Dans la vallée de l'Ibie, les vignes sont vertes, mais le lit de la rivière est à sec ; ses galets blancs calcaires ont soif. Les eaux bleues de l'an passé se sont évaporées, seules quelques mares verdâtres subsistent, habitées par de rares poissons. Quelle tristesse pour cette belle région, qui manque d'eau. Le dérèglement climatique est-il en cause ?

En quittant la vallée, j'atteins avec fatigue Lagorce. La sécheresse se fait davantage sentir. La route danse sans fin entre les prés brûlés où de pauvres chevaux paressent sous la lumière d'onze heure et demie.

Pieds brûlants
Panneau passage de dahu
A Rochecolombe, gare au dahu ! LE VELOMANE VINTAGE
J'ai vidé mes deux bidons d'eau de 500 ml. Une douleur naît : gonflés par la chaleur, mes pieds me font jurer. P..., aïe ! Une brûlure me saisit à chaque fois que je décolle la plante du pied de la semelle. Dans ma tête, l'image des coureurs du Tour de France qui plongent leurs pieds dans les fontaines.

Les pénibles derniers kilomètres sont effectués à vitesse réduite. A l'arrivée, je prends un bain de pied et une bière San Miguel, avalée en quelques gorgées. La douleur se dissipe.

Cet article est dédié à la mémoire de mon père et de Pierre Tosi, qui couvrirent un jour de forte chaleur, en 1982, la distance Bellaria-Florence (170 km). Ils remplirent leurs bidons dans des cascades.