9 avril 2013

Mon vélo vintage Lejeune 1973

Près de la nationale 19, à Créteil (Val-de-Marne), au 2, av. Jean-Baptiste-Champeval, il existait une boutique de cycles tenue par Henri Arnoux, ancien coureur indépendant. C'est là, en 1973, que mon père et mon grand-père, amoureux du vélo, m'offrirent pour mes sept ans mon premier "course".
Soyons précis, c'était un "demi-course", comme on les appelait à l'époque : ces cycles étaient pourvus de garde-boue, d'éclairage... Je me souviens être allé le chercher un soir à la boutique, où je reçu la tenue complète de coureur, hormis les chaussures : maillot Lejeune (que j'ai toujours), cuissard et casquette à l'effigie de Raymond Poulidor. En 1949, dans cette même boutique, mon grand-père avait offert à mon père, âgé de 14 ans, un cycle Carrara, accompagné de la musette de la même marque.

Avec ma soeur devant mon vélo Lejeune, avril 1973.
Bidon sur le guidon
Ma bicyclette Lejeune était verte, cadre brasé avec les autocollants aux couleurs du champion du monde. Je disposais de trois vitesses. Détail amusant, un bidon en plastique blanc reposait dans son porte-bidon, fixé sur le cintre : en 1973, je roulais "vintage" avant l'heure. Pour donner une allure "course" à mon Lejeune,  mon père ôta les garde-boue et le porte-bagage.

Sur mon vélo Lejeune en 1977.
Parmi les copains, j'étais le seul à avoir un vélo de course et à me vêtir en cycliste. Un camarade, Thierry, sans doute excité par mon accoutrement, me provoqua pour une course en ligne sur le parking de la résidence. Lui sur son vélo d'enfant, moi sur mon Lejeune. Alors que j'accélérais pour le dépasser, il me fit une queue de poisson. Perdant le contrôle de mon vélo, je remportais quand même le sprint, mais je n'eus pas le temps de lever un bras : le crack fit crac contre une barrière de chantier en bois. Résultat de la course : fourche tordue, casquette par-dessus la barrière, souffle coupé, égratignures et pleurs.

Le vélo avait à peine quelque semaines qu'il revoyait M. Arnoux pour une réparation.

Je découvrais le monde du vélo : des joies et des souffrances.

Publicité de 1951 pour les cycles Carrara,
commercialisés par Arnoux.