Liberté retrouvée ! Le 11 mai 2020, jour de "déconfinement"*, aura été attendu par de nombreux cyclistes en France. Les adeptes de la petite reine sont autorisés à circuler à nouveau sans attestation, à plus d'un kilomètre de chez eux, sans durée maximale.
100 km
S'il reste dans le département de son lieu de résidence, le cycliste peut se déplacer sans limite kilométrique. Mais, dès lors qu'il quitte ce département, il doit respecter une limite de 100 km calculée "à vol d'oiseau" à partir du lieu de sa résidence principale ou habituelle (résidence secondaire, par ex.). Pour justifier que vous êtes bien dans ce périmètre des 100 km, ayez sur vous un justificatif de domicile de moins d'un an (facture de téléphone, d'électricité…).
Seuls certains cas** permettent de franchir les 100 km hors de son département, situations qu'un cycliste en balade ou à l'entraînement ne devrait pas en principe pouvoir faire valoir.
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Se saluer à nouveau sur la route.
LE VELOMANE VINTAGE |
Il est possible de passer librement d'un département vert à un rouge, et vice-versa, dans la limite des 100 km. Mais il convient de limiter ce type de déplacement, pour éviter de faire circuler le virus d'une zone active (département rouge) à une zone où il est moins présent (département vert).
Les VTTistes et gravelistes peuvent à nouveau pédaler en forêt, quelle que soit la couleur du département (dans la limite précitée). En revanche, les parcs et jardins sont ouverts uniquement dans les départements verts.
Se souvenir néanmoins que, durant l'état d'urgence sanitaire, prorogé jusqu'au 10 juillet, le préfet de département est habilité à adopter des conditions de déplacement plus restrictives à l'intérieur d'un département lorsque les circonstances locales l'exigent. Le Premier ministre peut en outre restreindre ou interdire la circulation des personnes et des véhicules, voire interdire aux personnes de sortir de leur domicile, sous réserve des déplacements indispensables aux besoins familiaux ou de santé.
Les fous du guidon
Dans les faits, deux situations pourraient se produire. Premier cas : après des semaines d'enfermement, de home-trainer et de frustration, les cyclistes s'échapperont de leur logis pour humer l'air printanier et caresser la chaussée de leurs boyaux. J'imagine d'immenses embouteillages de bicyclettes aux sorties des villes, des pelotons colorés s'élançant sur les plus petites routes de campagne. Les mulots, sur le bord de la voie, assisteront sans voix au retour des fous du guidon. Il verront les cyclards se saluer à nouveau dans la musique des roues libres.
Dix mètres
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Gardez vos distances !
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Second cas : j'imagine des cyclistes à la fois désireux de retrouver le plein air, et soucieux. Car le virus rôdera toujours. De nouvelles règles de sécurité devront s'appliquer, comme rouler en respectant la "distanciation sociale" (10 m au moins, selon le Haut Conseil de santé publique). Le vélo aura perdu de sa convivialité. Ce que l'on constate actuellement chez les piétons et les joggeurs – la crainte de croiser l'autre, de se rapprocher de lui, de le dépasser – se produira sur la route chez les cyclistes. On se saluera, mais de loin.
Ainsi, en Ile-de-France, comment roulera-t-on sur les anneaux cyclables de Longchamp et du bois de Vincennes, à nouveau accessible au public depuis le 11 mai*** ? Sur cette piste de 3 100 m environ, en respectant les 10 m de distanciation, seuls 310 cyclistes pourraient circuler en file indienne. Et à condition d'avancer à la même vitesse.
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le vélo et le coronavirus
* Sauf à Mayotte où le confinement est prolongé. ** Trajet pour aller travailler, par ex. (décret n° 2020-548 du 11 mai 2020). *** Le bois de Boulogne l'est également.