5 mars 2022

Mon vélo (faux) Eddy Merckx blanc et violet

La restauration d'un vélo est un voyage. Au départ, comme une bouteille échouée sur une plage, gît une épave sur le trottoir. Une épave qui tend sa fourche : "Prenez-moi ! ne me laissez pas, le camion des éboueurs va m'engloutir !" Voilà la première étape : ramasser le vélo abandonné. Ce matin de janvier, ce fut ce vieux cadre sans marque. Seul indice, "Vitus" est inscrit sur le guide-câble du boitier de pédalier.

L'épave sauvée est alors entreposée au sec. Nettoyage du cadre, démontage des pièces... Et là, stop !  arrêt imprévu : la tige de selle et la potence, en alliage, sont soudés dans le cadre en acier. Cas classique du vélo non graissé, qui a pris l'eau de pluie et l'humidité. Je fais escale à l'atelier Ohcyclo, à Montreuil (adhésion à 20 euros, pour un accès aux outils, conseils et pièces détachées de vélos anciens). L'équipe me conseille d'appliquer du Transyl, un dégrippant puissant, plus efficace que le WD40. Au bout de plusieurs semaines d'injection du produit, en retournant le vélo tous les deux ou trois jours, la potence se décolle. La tige de selle, coincé dans un étau, est libérée avec l'aide d'un copain. Victoire.
Eddy aux couleurs
printanières. LE VELOMANE
VINTAGE


Transmission

Le voyage se poursuit au pays de la transmission. Ici, on parle un langage complexe fait de standards pour le boitier de pédalier à axe carré (filetage français, BSA ou italien). Ce cadre a un filetage français : à droite et à gauche, les cuvettes se vissent dans le sens horaire. Nettoyage des cuvettes, recherche d'un axe aux bonnes dimensions et au standard JIS (japonais) pour s'adapter au pédalier Sakae Custom que je trouve sur un site de vente entre particuliers. Le dérailleur arrière Sachs-Huret, modèle Eco, est déniché chez Ohcyclo. 

Chez Ohcyclo,
de précieux conseils.
LE VELOMANE VINTAGE
Je me dirige ensuite au pays de l'esthétique : quelle couleur pour les gaines de câbles ? Blanche, comme le cadre. Le ruban de cintre sera violet, comme la seconde couleur du cadre. Le dégradé bicolore était à la mode dans les années 1980. Le cocottes de freins Weinmann sont remplacées par des reproductions en caoutchouc. Chez globalcycledecals.com, j'achète un jeu d'autocollants Eddy Merckx, au logo des années 1980. 

Etape obligatoire, celle de la sécurité : je dois acheter les étriers de freins arrière Weinmann, car sur l'épave ne restait que les étriers avant. J'apprends que Weinmann proposait différentes longueurs d'étriers : la référence correspondait à la longueur entre l'axe et le bas de la mâchoire. Par exemple, la série 500 correspond à une longueur de 5 cm. Ce point est important car, selon la configuration du cadre et de la fourche, un étrier peut être trop court (le patin frotte sur le pneu) ou trop long (le patin descend sous la jante). La conception des étriers impose de placer le câble de frein arrière à gauche et le câble avant à droite, comme les coureurs italiens. 

La fin du voyage, c'est l'essai sur route. Le levier de dérailleur arrière glisse, il ne tient pas la position. Sur les conseils d'un bénévole d'Ohcyclo, je pose une rondelle entre le levier et l'axe. 

Quelques frais de remise en état : étrier arrière Weinmann (13,55 euros) ; gaine de câbles blanche (8,25 euros) ; cocottes en caoutchouc (7,90 euros) ; ruban de cintre (8,50 euros) ; poignée de frein (5 euros) ; dérailleur (5 euros). Total : 48,20.

Braquets : plateaux de 52 et 42 ; pignons de 26-22-19-17-14.

Equipement : freins Weinmann 730 ; pédalier Sakae Custom ; dérailleurs Sachs-Huret ; manettes de dérailleur Huret ; jantes Mavic MA 2 et Module E2 ; pneus 700 x 28 ; pédales Maillard ; potence Philippe ; cintre Belleri.

Masse (avec pédales, sans sacoche ni pompe ni bidon) : 11,45 kg.