5 avril 2020

Coronavirus : cyclistes, patientons !

Avec cette épidémie, le temps s'est arrêté. Nous mettons pied à terre et observons le feu rouge. Le temps s'est arrêté et nous nous impatientons. Nos jambes se raidissent. Mais, peu à peu, jour après jour, nous comprenons : le feu mettra du temps à verdir.

Nous rangeons alors notre vieux vélo. Cloîtrés, nous aurons le loisir de le nettoyer, de le chérir, de lui donner de notre temps. Rendez-vous à la cave, au garage ou à l'atelier.

vélo et confinement
Confinement : les cyclistes
mettent pied à terre. 
Le temps s'est arrêté. Il nous attend, imperturbable. Il nous observe, car nous sommes redevenons piétons. De minuscules piétons que l'embonpoint menace. Nous ne pédalons plus. La course contre la montre s'est arrêtée : les aiguilles se sont bloquées à midi, le 17 mars 2020. Confinement, confiture, confiserie : horreur ! nous allons prendre du gras. Le temps nous observe. Qu'allons nous faire ?

Du grenier, certains descendent le vélo d'appartement ou le home-trainer. Transpirer, tourner les jambes en narguant les aiguilles de la pendule qui ne tournent plus. Nous avons bonne conscience car nous luttons contre les corps gras.

Le temps n'est pas seul, son compagnon le soleil est apparu. Lui aussi nous nargue. Vous ne sortirez pas ! nous souffle-t-il.

Mais comme l'écrit Sylvain Tesson, dans La Panthère des neiges, la patience est "une vertu suprême, la plus élégante et la plus oubliée". Alors patientons, le feu repassera un jour au vert.

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