Le décret du 23 mars 2020 interdit-il de faire du vélo en tant qu'exercice physique seul, une heure par jour, dans un rayon d'un kilomètre autour de chez soi ? Cela n'étant pas précisé par le texte, en droit pénal, la pratique du vélo ne devrait pas entraîner de sanction. Néanmoins, le Gouvernement a indiqué au
Monde, le 24 mars : "L’usage du vélo est prohibé pour la pratique d’une activité sportive." Message diffusé également sur
LinkedIn par Thierry du Crest, coordonnateur interministériel pour le développement de l'usage du vélo*, qui cite le ministère de l'Intérieur : "Le vélo est un moyen de déplacement. L'usage du vélo est uniquement prohibé pour la pratique d'une activité physique."
Non au vélo de course
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Sportif, va ! comme disait Coluche.
(LE VELOMANE VINTAGE)
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Ces messages, bien que dénués de valeur réglementaire, sont clairs : les forces de l'ordre vont sanctionner toute personne à vélo utilisant celui-ci pour une "activité sportive". Aussi, circuler sur un vélo de route, un VTT, un gravel, un cyclo-cross, une randonneuse, etc. en tenue de cycliste (cuissard, collant noir, maillot ou veste avec publicités, casque, lunettes, gants), c'est risquer l'interpellation et le procès-verbal pour contravention (amende forfaitaire de 135 euros). Donc, pour le sport à l'extérieur, courons à pied, sautons à la corde, marchons rapidement… Le vélo sportif, c'est le home-trainer à la maison. Les plus fadas peuvent toujours organiser un cyclo-cross domestique : passage sur le lit, franchissement du canapé avec vélo à l'épaule, traversée de baignoire et arrivée au sprint devant le réfrigérateur. Roulons chez nous.
Les verbalisations donneront certainement lieu à des contestations de l'amende forfaitaire, voire à des recours pour excès de pouvoir.
Oui au vélo utilitaire
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Le Gouvernement autorise le vélo
pour les déplacements
ou les enfants en balade. |
A contrario, d'après
Le Monde, le Gouvernement autorise "l’usage du vélo (…), sous réserve que l’utilisateur soit porteur de l’
attestation dûment renseignée, pour les déplacements entre domicile et travail, pour effectuer des achats de première nécessité, pour motif de santé, motif familial impérieux, convocation judiciaire, achat de fournitures ou participation à une mission d’intérêt général." A vos bicyclettes de ville, donc. Et pas question de lanterner !
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* Rattaché au secrétaire d'État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, chargé des Transports.