Suis-je le seul cycliste à rouler dans le bois de Vincennes, ce samedi 13 décembre ? Sous une fine froide pluie, l'anneau du polygone est désert. Je double quelques coureurs à pied, dont les imperméables vert fluo tranchent sur le fond sombre des sous-bois. Sur mon VTT Gitane Fitz Roy, j'écrase les brindilles balayées par le vent nocturne.
Branche sur la piste
Stop ! je me range à droit avec précaution. Une branche gît sur la piste. Je la balance sur le bas-côté, pensant aux autres cyclistes qui pourraient passer plus tard. Une pierre sur la voie ? Je répète mon geste altruiste. Je suis un coureur de reconnaissance qui précède le peloton imaginaire.
Dans cette solitude humide, j'abandonne la piste pour explorer les sentiers, au coeur du bois. Le parfum des souches décomposées, des tapis de feuilles mortes et de la mousse me plaît. J'adore ce moment où je pose mon vélo contre un tronc, pour pratiquer quelques exercices : des pompes, quelques tractions sur une branche.
Une gorgée d'eau citronnée au miel et je reprends la route. Je salue un groupe de corneilles, seuls animaux rencontrés ce matin-là.
Nettoyage du vélo
En fin de parcours - une trentaine de kilomètres à tourner dans le bois -, mon vélo est crotté. Direction le lac de la porte Jaune, à la recherche d'un gobelet dans une corbeille. Opération lavage à zéro euro : j'asperge mon VTT d'eau glacée, la boue disparaît, la peinture rouge brille. De retour au bercail, j'essuie la machine et je lubrifie la chaîne. Après, seulement après, je prends une douche.